L’auteur et philosophe humaniste Éric-Emmanuel Schmitt était de passage à Québec le 6 avril dernier pour assister à la représentation du Journal d’Anne Frank dont il signe l’adaptation théâtrale produite par le Théâtre du Nouveau Monde (TNM).

Une fois monté sur scène à la fin de la représentation, l’auteur s’est mérité une ovation de la part des spectateurs qui remplissaient la Salle Albert-Rousseau.

« C’est un honneur de jouer cette histoire bouleversante, c’est un honneur de pouvoir jouer ce texte, mais c’est un honneur encore plus grand de pouvoir le jouer devant son auteur », a affirmé Paul Doucet, l’interprète d’Otto Frank, visiblement ému.

La production est une adaptation du plus célèbre témoignage de l’Occupation allemande pendant la Deuxième Guerre mondiale écrit par Anne Frank, une jeune Juive. La pièce de théâtre débute alors qu’Otto Frank, rescapé des horreurs d’Auschwitz, apprend la mort de ses deux filles et découvre le journal de la plus jeune des deux, Anne Frank. Le père revit alors les deux années passées dans « l’Annexe », un huis clos où huit clandestins juifs se sont réfugiés jusqu’à l’irruption de la police allemande en août 1944.

La pièce nous fait vivre, à travers la plume juvénile d’Anne Frank, les horreurs dont sont capables les êtres humains, mais également l’amour et l’espoir qu’ils peuvent porter.

« Anne Frank, c’est un soleil. Elle vivait des choses épouvantables, mais elle gardait cette lumière. Mylène [St-Sauveur] porte cette lumière. Elle était le choix parfait pour incarner Anne », commente Lorraine Pintal, metteure en scène ainsi que directrice artistique du TNM, à propos du choix de l’actrice pour incarner la célèbre jeune fille.

La trame sonore est quant à elle signée par Jorane, qui grâce à son violoncelle nous fait découvrir une partie invisible du texte et des émotions qui peuvent difficilement être mises en mots.

Les spectateurs ont beaucoup apprécié la représentation. « Je connaissais l’histoire depuis longtemps, mais je n’avais pas encore lu le texte jusqu’à dernièrement, probablement par peur que ce soit trop difficile à lire. Finalement, j’ai découvert un texte plein d’espoir. Ce soir, ils m’ont fait retomber en amour avec le texte » a dit Suzane Chouinard, une spectatrice.

Géraldine Mater, qui est originaire de l’Alsace et qui a grandi avec les restants de la Guerre, a admis en sortir bouleversée. « J’ai aimé, mais la pièce a soulevé des émotions qui, je crois, n’étaient pas complètement réglées en moi. J’imagine que c’est preuve de réussite. »

Présentée à la Salle Albert-Rousseau pour un soir seulement, la pièce est en tournée au Québec jusqu’à la fin du mois d’avril.