QUÉBEC — Le festival changera de nom en 2014 pour devenir le Festival International de Jazz de Québec. Lors d’une interview, dimanche 20 octobre, son président et fondateur Gino Sainte-Marie a confirmé ce changement de statut. La prospérité actuelle de cet événement ainsi que son ouverture aux artistes étrangers lui permettra d’ajouter cette marque de prestige à son nom. Ceci le rapprochera de la popularité de son grand-frère de Montréal, actuellement le plus important festival de Jazz au monde.
La 7e édition du festival bat en ce moment son plein à Québec. La programmation s’étale sur presque 15 jours, du 15 octobre au 27 du même mois, et plus de 80 spectacles se déroulent dans une vingtaine de lieux de la vieille-capitale. L’international est d’ores et déjà présent puisque 4 nations, outre le continent sont représentées chez les musiciens cette année. Des artistes de renommée mondiale ont fait le déplacement, Roy Hargrove, le pianiste Aaron Parks et le plus jeune des frères Marsalis, Jason, pour ne citer qu’eux.
Financièrement, le festival se porte bien puisque qu’il ne dépend qu’à 25 % de subventions, une grande partie des rentrées d’argent provenant de la vente des places. «70% des revenus viennent de l’achalandage de nos salles, ça c’est un succès !» s’est réjoui Gino Ste-Marie.
De plus, Radio-Canada fait partie des partenaires de l’événement cette année et diffusera le concert de clôture du festival, le cocktail jazz à saveur d’OSQ, qui réunira sur une même scène le 27 octobre, des musiciens jazz et l’Orchestre Symphonique de Québec. Le président-fondateur s’en réjouit à l’avance. «Je crois que ça va faire partie de l’histoire du jazz au Québec,» a-t-il déclaré.
Paradoxalement, malgré ces succès, le festival reste peu connu des habitants de Québec. Les jeunes, en particulier sont peu présents lors des événements, sauf lorsque les musiciens se produisent dans leurs bars de quartier. Il serait sans doute aisé de faire le lien entre cette méconnaissance et la réputation de «ville rock» que traîne Québec. Pourtant le problème n’est pas seulement local : «Le jazz ça fait partie des choses un peu vieillottes (…) Pour les jeunes c’est souvent en bas de la liste» a lancé le chroniqueur et blogueur musical Alain Brunet, durant une table-ronde sur le jazz et sa communauté.
Cette table-ronde a réuni au Cercle, dimanche dernier d’éminents journalistes et blogueurs du monde jazz. Les intervenants y ont abordé la nécessité de l’existence de festivals et de programmes de jazz à l’université pour la survie des scènes locales. Gino Ste-Marie est conscient de l’importance du lien qu’entretiennent le FJQ et la faculté de musique de l’Université Laval. Ce lien s’illustre par les spectacles des «classes de maîtres» qui offrent aux professeurs l’occasion de se produire en public.
Par ailleurs le président-fondateur souhaite offrir une nouvelle visibilité au festival auprès des étudiants et compte organiser un spectacle sur le campus pour l’édition de 2014, si possible gratuit.