Le Théâtre du Trident présente jusqu’au 26 mars prochain la pièce « Lapin Lapin », écrite par Coline Serreau et mise en scène par Martin Genest. C’est dans un studio surchargé que l’on assiste aux déboires des membres de la famille Lapin, cachant tous des secrets bien à eux. Cette comédie aborde notamment les thèmes de la famille, de la femme, du terrorisme… et de l’espoir.

« Quand il y en a pour quatre, y en a moins pour onze, mais qu’est-ce qu’on se marre ! » Voilà ce qu’en pense Mama Lapin (Linda Laplante), alors que sa maison se retrouve envahie par ses enfants, qui quittent leur vie supposément « rangée » pour revenir vivre « temporairement » à la maison.

Il y a celui qui s’est fait renvoyer de son travail, celui qui fait croire qu’il est médecin alors qu’il dirige une organisation clandestine, celle qui fait passer des armes, et les deux autres qui vivent des échecs amoureux. La maison de Mama devient donc l’exutoire, le lieu du réconfort familial. À travers tout ça, on retrouve Lapin, le benjamin, un extraterrestre venu en mission sur Terre…

Dès les débuts de la pièce, ça crie, ça rit, ça se coupe la parole ! L’accent français se fait entendre alors que les comédiens s’échangent les répliques à un rythme effréné. Martin Genest, le metteur en scène, soutient que « cette coloration de l’accent impose un rythme et c’est ce qui amène l’humour et le tonus de la pièce ». D’ailleurs, il admet que c’est ce qui est le plus exigeant pour les comédiens parce que ce n’est pas naturel !

Chorégraphies, danses et engueulades sont au rendez-vous. Les objets s’accumulent et les personnages s’entassent dans le refuge familial. Résultat : le public rit à plusieurs reprises. Néanmoins, le quatrième mur tombe parfois pour laisser place à des monologues qui se veulent questionnement et réflexion.

La place de la femme

« C’est le terrier du lapin », explique Martin Genest au sujet de la place de la femme dans la société. Alors qu’il qualifie ce thème comme étant le principal, le metteur en scène avoue qu’il n’a pas toujours vu la pièce ainsi. En fait, c’est la deuxième fois qu’il monte « Lapin Lapin ». « La première fois, je n’avais pas compris que ça parlait de la femme… C’est tellement vrai que j’avais enlevé une bonne partie du monologue de la fin ! » Ce monologue, c’est le cri du cœur de Mama Lapin.

Cette ode à la femme et à son rôle dans la famille et dans la société est caractéristique du travail de Coline Serreau, l’auteure de la pièce. « À travers son humour, elle sait capter et soutenir notre attention pour nous parler du grave, de l’absurde, de l’humain avec ses petitesses et ses grandeurs », écrit Martin Genest dans son mot de présentation.

Dans un moment où résonnent encore les échos des attentats de Paris et où la question du féminisme au Québec fait débat, la présentation de « Lapin Lapin » tomberait-elle à point nommé ? Elle sera présentée au Théâtre du Trident jusqu’au 26 mars prochain.