QUÉBEC – C’est  devant une salle comble que la Ligue québécoise d’impro BD (LiQIBD) a entamé dimanche soir sa 3e saison. Pour l’occasion, L’Exemplaire a rencontré son cofondateur ainsi que quelques joueurs pour en connaître davantage sur ce concept unique combinant jeu et dessin.

« La LiQIBD c’est un métissage entre l’improvisation théâtrale et le dessin en direct », présente Raymond Poirier, organisateur de la ligue. « Chaque improvisation va avoir une composante jeu et une composante dessin en même temps. L’idée c’est d’amener ailleurs l’improvisation théâtrale et d’ajouter de nouveaux éléments de jeu. À cela, on ajoute aussi la musique qui vient appuyer le jeu et le dessin. »

Cet ajout de l’illustration permet de créer encore plus d’histoires, de personnages, de décors, de dialogues et même d’effets spéciaux. Les illustrateurs ne se limitent pas qu’au papier et qu’aux crayons : ils peuvent aller au-delà de leur imagination en découpant, en créant des accessoires et en fabriquant des masques ou des visages. Le dessin peut être exécuté avant, pendant ou après l’improvisation théâtrale. Dans certains cas, il sera un allié et dans d’autres, une contrainte. Le but est de créer une « interactivité des dialogues » grâce au mélange du jeu et de l’illustration.

À Québec, on n’arrive presque plus à compter les ligues d’improvisation traditionnelles : la LUI, la LIDUL, la LIMUL, la LIQ, la GIF, le Club d’Impro, le Punch Club, les Architectes, les Improvistes… et cela sans compter les ligues collégiales ! M. Poirier explique cet engouement et cet amour pour l’improvisation par « le côté sans filet et le côté spontané » qu’elle amène. « Le public vient dans cette soirée-là en sachant qui va en sortir au moins en riant. »

En dépit de l’abondance de cette discipline dans la ville, le cofondateur de la Ligue québécoise d’impro BD ne craint pas la saturation du marché. Et comme sa ligue possède un concept totalement unique, M. Poirier dort sur ses deux oreilles.

Concrètement, la LiQIBD c’est trois équipes, les Rouges, les Bleus et les Oranges, qui possèdent chacune quatre comédiens et 2 dessinateurs. La plupart des joueurs sont présents depuis le début de la ligue en 2012. C’est le cas de la dessinatrice de l’équipe des Bleus Valérie Morency, alias ValMO, qui dit avoir eu la « piqûre » pour ce nouveau passe-temps. Pour cette timide de nature, il s’agit d’un bon moyen de sortir de sa bulle en plus de se faire des contacts professionnels en rencontrant de nouveaux bédéistes.

Il faut dire que pour les illustrateurs, la LiQIBD est la seule chance pour eux de s’adonner à l’improvisation. Mais pour un comédien, pourquoi ne pas opter pour l’improvisation traditionnelle? « Pour la plupart des gens ici, on fait de l’impro depuis à peu près 10 ans », explique François Angers, comédien des Rouges. « Quand ça fait 10 ans que tu joues de l’impro classique et que tu te fais proposer de marier la bande dessinée [à l’improvisation théâtrale], tu dis oui tout de suite ! »

Le concept, conçu initialement par des joueurs belges, a évolué depuis 2012. La ligue en est maintenant à sa troisième saison et ne semble pas vouloir s’arrêter, souhaitant toujours explorer davantage. Malgré quelques « matchs » ici et là à travers le Québec, la LiQIBD reste pour le moment une ligue exclusive à la Vieille Capitale. Tous les mois, jusqu’en mai, deux équipes s’affronteront au Cercle dès 20h.

Le « match » de dimanche soir s’est conclu par une victoire de 7 à 6 pour les Oranges. Les étoiles pour cette première furent Daniel Gosselin (catégorie jeu), Dijef (catégorie dessin) et Marie-Pierre Trudel (choix du public).