QUÉBEC — Norman Nawrocki est un drôle de phénomène. Il va de ville en ville canadiennes pour lancer son roman et sa toute nouvelle bande originale : Cazzarola ! Anarchy, Romani, Love, Italy. Il met en scène des extraits de son livre et joue plusieurs personnages du roman avec charisme et finesse.
C’est sous les lumières tamisées du bar l’AgitéE, dimanche 17 novembre que Norman Nawrocki a réalisé une performance solo de théâtre et de musique live.
L’auteur de plusieurs recueils de poésie et d’histoires courtes a plusieurs cordes à son arc. Il est aussi artiste de cabaret de renommée internationale et musicien. «Ce personnage s’accorde très bien avec le cadre et les valeurs de l’AgitéE. Ce n’est pas la première fois qu’on reçoit des artistes engagés», rapporte Fréderic Vachon, serveur du bar.
«En italien on dit Cazzo, ça veut dire Câlice ! Mais si on veut être plus poli on dit Cazzorola», explique Norman Nawrocki. Un titre provocateur pour réveiller la conscience de ses lecteurs face à la récente vague de néofascisme qui a déferlé sur l’Europe et a persécuté les réfugiés d’Italie. Au fil des pages et de ses paroles, il détaille la résistance héroïque d’une famille d’anarchistes italiens. «On parle d’injustice sociale, mais je pense que l’amour va nous aider à la combattre», croit-il. Cazzarola relate aussi le récit d’un amour interdit entre un jeune garçon italien et une réfugiée qui doivent jouer avec les tabous pour échapper à la répression.
Cent minutes de trame sonore
«J’ai demandé à mes amis s’ils pouvaient m’aider à faire une trame sonore pour mon roman. J’ai voyagé en Italie pour composer avec les gens que j’avais rencontrés là-bas. Après, je suis rentré au Canada et j’ai écrit d’autres chansons avec mes amis de Montréal. C’est une collaboration internationale. Le résultat, c’est cent minutes de trame sonore», explique Norman Nawrocki. Une grande quantité de séquences audio ont été enregistrées sur le terrain, dans les villages de la région des Abruzzes et dans les rues pavées de Rome. Dans le courant du mois de décembre, un deuxième album devrait sortir, mais sous forme électronique.
Le groupe Crocodile, accompagné du violon de Norman Nawrocki a entraîné le public au cœur de l’Italie des années 20. Des chansons poignantes qui retraçaient les protestations des ouvriers face à leurs conditions de travail. «Notre musique se caractérise par l’improvisation et l’alchimie musicale. Il y a beaucoup de respect entre nous», raconte Anne Marie Duclos, batteuse du groupe.
Le petit comité de spectateurs était également invité à chanter avec les musiciens pour mettre de l’ambiance dans la salle. «J’étais curieuse ! Donc, il fallait que je vienne. Le spectacle était encore mieux que je pensais. Je savais que Norman Nawrocki était acteur, mais je ne savais pas qu’il y aurait de la musique live ce soir. Je vais être obligée d’acheter le livre», a confié Jennifer Ottaway après la représentation.