Au Québec, les Tunisiens sont très actifs sur la question de la Palestine. Les réseaux sociaux, les manifestations et les marches de soutiens aux Palestiniens leur permettent d’exprimer publiquement leur opinion politique. Pourtant, certains font le choix de se taire à cause d’éléments externes.
La Tunisie a historiquement toujours été très critique envers Israël, entre autres, à cause de l’occupation du territoire Palestinien. Le sentiment d’injustice envers les populations civiles palestiniennes est presque unanimement partagé par les Tunisiens qui contribuent au soutien de ces derniers à travers des campagnes de collectes de dons, notamment via le Croissant-Rouge Tunisien.
Les députés tunisiens souhaitent criminaliser les accords de normalisation impliquant Israël avec un projet de loi. Une simple participation à un évènement sur les territoires contrôlés par les autorités de « l’entité sioniste » devrait être passible d’une peine de prison de deux à cinq ans ajoutés à une lourde amende.
Une opinion à double tranchant
« Les médias tunisiens sont tous sans exception pro-Palestiniens. Cependant, il est à noter que le régime actuel est très opposé à Israël et que les médias ne se risqueraient pas de créer une polémique, voire à être l’objet d’une censure », explique Ayoub un expatrié tunisien.
« Je suis personnellement contre les accords de normalisation impliquant Israël »
Son opinion, il a fait le choix de ne pas l’exprimer publiquement, que cela soit sur Internet ou dans les manifestations. Il ne craint pas les répercussions de son pays d’origine mais plutôt celles de son pays d’accueil.
Une enquête de routine
En travaillant cet été dans une organisation dont le nom ne sera pas cité dans cet article, Ayoub a été soumis à une enquête de sécurité. Une pratique courante au Canada, qui fait partie intégrante du processus d’embauche lorsqu’on est fonctionnaire au fédéral. Cette enquête a pour but, comme l’énonce la norme sur le filtrage de sécurité, d’évaluer la fiabilité d’un particulier sur sa loyauté envers le Canada.
Cela comprend d’une part, la collecte de renseignements personnels des individus ainsi que leur consentement et d’une autre part, la collecte de l’information provenant des agences d’application de la loi, de renseignements et d’autres sources.
En d’autres termes, cette enquête de sécurité au sein de certaines organisations vérifie l’implication politique des membres du personnel pour se préserver d’opinions qui ne sont pas en accord avec les leurs.
Prochainement, Ayoub devra effectuer une enquête de sécurité plus approfondie pour pouvoir occuper un nouveau poste au sein de l’organisation dans laquelle il travaille. Une nouvelle qu’il ne pas prend pas à la légère et dont il avoue prendre les précautions nécessaires à son égard.