Bien qu’une vingtaine d’épidémies liées au virus Ebola puissent être dénombrées depuis sa première apparition en 1976, la crise actuelle est de loin la plus meurtrière.

L’épidémie a été annoncée à la fin du mois de mars bien que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le premier cas daterait du 26 décembre 2013 et proviendrait de Guinée.

La détection a été lente car les médecins sur place n’ont tout d’abord pas réussi à identifier le virus qui n’avait encore jamais frappé l’Afrique de l’Ouest. Par la suite, l’Institut Pasteur de Paris a confirmé qu’il s’agissait bien du virus Ebola de souche Zaïre, considéré comme l’espèce la plus mortelle parmi les 5 répertoriées. (voir la déclaration de la directrice de l’OMS, Margaret Chan)

Les pays les plus gravement touchés sont à l’heure actuelle le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée.

D’autres pays ont été touchés de manière moindre. Au Nigéria, 20 cas ont été répertoriés. Parmi les patients, huit ont perdu la vie selon l’OMS. Le Devoir rapporte que le président nigérian, Goodluck Jonathan, a annoncé mercredi 24 septembre que son pays n’était plus touché par Ebola. Bien qu’il n’y ait plus de patients en état d’observation au Nigeria, l’OMS attendra 42 jours, soit deux fois la période d’incubation, avant de confirmer que le pays est effectivement débarrassé du virus.

Un seul cas a été jusqu’ici identifié au Sénégal. Le patient, un étudiant guinéen, aurait été guéri et ne présenterait plus de danger. Selon l’OMS, si aucun cas n’est enregistré dans les trois prochaines semaines, le pays ne sera plus considéré comme touché par l’épidémie.

Le 24 août, la présence du virus a été signalée en République démocratique du Congo (RDC). S’il s’agit également d’un virus de souche Zaïre, il est toutefois différent de la variante qui sévit en Afrique de l’Ouest, ce qui, pour l’OMS, semble indiquer que l’épidémie originaire de Guinée ne s’est pas répandue et qu’il s’agit d’un autre foyer sans lien direct. Le 20 septembre, le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende, a affirmé que l’épidémie « serait en bonne voie d’être maîtrisée », rapporte le journal Le Monde. Le virus aurait fait 40 victimes en RDC. Malgré cette déclaration, l’OMS écrivait deux jours plus tard sur son site internet « qu’on ne saurait à ce stade faire de prévisions sur l’évolution ou l’endiguement éventuel de la poussée épidémique ».

Une déclaration de l’OMS, relayée par La Presse le 23 septembre, annonçait que le nombre des infectés pourrait s’élever à 20 000 à la mi-novembre sans un renforcement des mesures de lutte contre le virus. Un rapport du Centre américain pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (CCPM), publié le 26 septembre, affirme que si le pire scénario venait à se réaliser, le virus pourrait être contracté par 1,4 million de personnes d’ici janvier 2015. Cette prédiction a été jugée alarmiste par certains experts interviewés par Radio-Canada.

Aux dernières nouvelles, le virus Ebola aurait finalement franchi l’Atlantique. Un homme, dont l’identité et l’âge sont inconnus, de retour de voyage du Liberia, a été placé en quarantaine à l’hôpital presbytérien de Dallas au Texas. Le CCPM a confirmé qu’il s’agissait bien du premier cas atteint du virus Ebola sur le territoire américain hors rapatriements. (Radio-Canada, 30 septembre).

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