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Steven Woolfe, candidat à la présidence du parti et Nigel Farage actuel président. –Leon Neal/Afp

 

Après le référendum du Brexit, le parti de droite UKIP semble avoir du mal à rester soudé. La démission de la présidente et l’agression d’un candidat à ce poste font tâche pour le parti qui a toujours montré une vision manichéenne de la politique : nous contre les autres. Les discours populistes ne suffisent sans doute plus pour maintenir les différentes voix au sein du parti. What’s next ?

Il avait pourtant annoncé qu’il ne reviendrait « pas pour dix millions de dollars ». Le 4 juillet, Nigel Farage quitte la tête du parti souverainiste UKIP (UK Independence Party) estimant avoir accompli sa mission : sortir le Royaume-Uni de l’Union Européenne. Le parti reste sans chef jusqu’au 16 septembre où Diane James est désignée afin d’assurer la présidence. Celle-ci démissionne après quelques jours, elle exprime cette décision sur son compte twitter : « Il est devenu évident que je n’ai pas assez d’autorité, ni le soutien de tous mes collègues membres du Parlement européen et des responsables du parti, pour mettre en œuvre les changements que j’estime nécessaires et sur lesquels j’ai basé ma campagne ». Elle évoque notamment des raisons personnelles qui l’ont poussé à jeter l’éponge.

C’est donc un Nigel Farage qui revient pour assurer l’intérim, un peu malgré lui, un peu comme un sauveur. Pourtant l’avenir du parti n’est pas rose. Le jeudi 6 octobre, le candidat à la présidence du parti, Steven Woolfe se fait violemment agresser par un collègue à Strasbourg. Il est amené directement à l’hôpital et son état est sérieux. Avec ce nouveau rebondissement, le parti risque de ne pas trouver un leader rapidement.

Pourquoi un parti populiste ?

Le 23 juin 2016 les britanniques votent à 52% la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Coup dur pour les partenaires européens, grande victoire pour UKIP qui a fait du Brexit son cheval de bataille. Créé en 1993, ce nouveau parti attire des élus franchement antieuropéens du Parti conservateur. Les grands thèmes sont l’instauration d’un contrôle accru de l’immigration, une vision très libérale de l’économie et l’extension du nucléaire. UKIP est considéré comme un parti très à droite mais pas extrême, ce qui a aidé à sa popularité. Nigel Farage a mené une campagne acharnée pour « remplir sa mission » comme il aime l’expliquer. Usant d’arguments faux, notamment ces 350 millions d’euros que le Royaume-Uni verserait à l’UE chaque semaine, Farage a construit une vision très négative des enjeux européens. Cette vision populiste peut s’exprimer par différents aspects : son opposition aux élites comme le pouvoir national dirigé à l’époque par David Cameron mais aussi les dirigeants européens. La peur de l’étranger qui s’est appuyée sur la vague migratoire qui touche l’Europe d’où la volonté d’un renforcement des contrôles aux frontières mais surtout une vision négative de la société britannique en générale : crise économique et sociale, chômage, perte identitaire…

Tout l’enjeu pour UKIP est désormais de prouver que les britanniques ont pris la bonne décision. La Première ministre britannique, Theresa May, a par ailleurs annoncé que Londres allait déclencher l’article 50 du Traité de Lisbonne ce qui amorcera le divorce avec l’UE. Les prochains mois seront décisifs pour le parti populiste britannique qui ne pourra plus jouer la carte de la victimisation et devra assumer ses responsabilités.