Si le groupe armé État islamique essaie d’étendre son territoire en Syrie et en Irak, de nombreux pays en périphérie ont peur de voir leurs troupes ou d’autres personnes armées franchir leurs frontières. C’est le cas d’un État assez méconnu : le Turkménistan qui souhaite à la fois fermer… et ouvrir ses frontières.

Situé en Asie centrale, le Turkménistan n’est pas un État qui fait grand bruit dans les médias. Ancienne république soviétique, le pays fermé est tenu par le président Gourbangouly Berdymoukhammedov depuis 2006. Se faisant appeler Arkadag, ce qui signifie patron protecteur, le président de la République a projeté de construire un mur de 745 kilomètres le long de la frontière avec l’Afghanistan. Le but est simple : tenter de contrer l’entrée sur le territoire turkmène des talibans ou de personnes ayant prêté allégeance à l’État islamique et qui pourraient perpétrer des attaques.

Arkadag, président autoritaire, pourrait lui-même entrainer la chute de son pays. Car si son prédécesseur Turkmenbachi était considéré comme « comme un despote désopilant » selon le Courrier international. Gourbangouly Berdymoukhammedov suit ces traces en tenant le pays d’une main de fer. Deirdre Tynan, responsable de la région pour l’International Crisis Group rappelle que « les désirs de changements politiques et sociaux sont profondément enracinés dans la région ». Cela pourrait entrainer la montée de l’extrémisme religieux du pays.

Le Turkménistan partage ses frontières au sud avec l’Iran et l’Afghanistan. Plus de 1 800 kilomètres de routes séparent la capitale Achgabat et la ville de Raqqa en Irak aux mains de Daech. Pourtant, l’ONG International Crisis Group met en garde l’Asie centrale. Car « il est aujourd’hui plus facile pour l’EI de recruter en Asie centrale qu’en Afghanistan ou au Pakistan », rapporte Le Point.fr .

Le gouvernement souhaite donc fermer ses frontières, mais également les ouvrir aux touristes. L’économie du Turkménistan est basée sur le secteur primaire avec le gaz naturel, le pétrole et l’agriculture, le tourisme pourrait donc amener de l’argent de l’extérieur. La principale attraction est un cratère de 70 mètres de diamètre situé en plein milieu du désert. Depuis 40 ans, « la Porte de l’Enfer » est en flamme et attire de nombreux curieux. Le pays va investir plusieurs milliers de dollars pour construire des routes et des hôtels afin d’accéder plus facilement au cratère.

Le tourisme pourrait permettre d’ouvrir le pays. Pourtant, le Turkménistan semble être hermétique. « Le Turkménistan est une des dictatures les plus fermées du monde », souligne le journaliste Régis Ganté dans un article sur rfi.fr. Selon Reporters sans frontière, les autorités restreignent de manière importante la liberté de presse. En 2015, le pays plafonne à la 178e place, suivi des grands derniers la Corée du Nord (179e) et l’Érythrée (180e place). Les raisons sont que peu d’informations sortent des frontières, le président tiendrait le pays comme un despote.

Le Turkménistan en 5 points (encadré)

  • Ancienne république soviétique, le pays devient indépendant le 27 octobre 1991
  • Langues officielles : le turkmène et le russe
  • Le territoire du Turkménistan pourrait rentrer 20 fois dans le territoire canadien
  • L’économie du pays tourne autour du gaz naturel, du pétrole et de l’agriculture
  • Gurbanguly Berdimuhamedow est le deuxième président de la République du Turkménistan