Divers mouvements Noirs aux USA luttent pour un même idéal: l’égalité des droits. Johnetta Elzie 26 ans est tuée par bavure policière à Ferguson (Missouri). Michael Brown abattu par la police 18 ans, en août 2004 à Ferguson. Tamir Rice, 12 ans fusillée aussi par le policier Timothy Loehman, dans le parc de Cleveland, (Ohio) en 2014. Trop c’est trop. 

Agacés par ces morts, des jeunes et des femmes réunis autour du mouvement Black Live Matter blâment l’oppression et fustigent la mort des jeunes par bavures. Ces jeunes et ces adolescents, partisans des droits de l’homme et du même idéal s’indignent et s’engagent pour contester. Certains sont artistes, étudiants, magiciens et politiques mais, tous sensibilisent pour vivre en paix et que leur héritage de lutte contre l’injustice soit plus que jamais préservé.

Washington s’est réveillé sous un soleil d’automne, les gens vaquent à leurs occupations. Veille des joutes électorales de mi-mandat. Certains de ces jeunes sont en course dans les élections de mi-mandat, d’autres sont déjà élus. Des leaders avérés qui ravivent la flamme des luttes pour vivre et rester héros et acteurs de contre-pouvoir dans cette lutte antiraciste nous donnent rendez-vous dans un endroit non loin du métro, précisément au restaurant Cosi 17th Street à Washington.

Parmi les défenseurs de ces droits, on retrouve des jeunes du mouvement Black Live Matter (BLM), des Démocrates, des artistes. Une belle dynamique de mouvement afro américain à l’allure d’un renouveau pour les noirs et ceux qui disent halte à ces discriminations et mort absurde. Chacun a mal visiblement, la discussion s’engage, le train siffle à l’entrée d’une gare.

Black Live Matter s’insurge contre les violences faites à cette frange de la société. 

Entre cris de cœur, séances d’explication, de marches et manifestations populaires, Alex membre du mouvement Black Lives Matter nous affirme leur mission: « on lutte contre des imb… » « on a pleuré pour avoir vu des frères canardés, on a connu plusieurs succès tellement importants au point que, dans notre mouvement tu as des exclus de la société, des artistes, des politiques et acteurs qui s’identifient et s’approprient le mouvement. Tous contribuent à l’émancipation de ce nouveau contrepouvoir pour dire stop à ces tueries » renseigne notre interlocuteur foulard sur la tête.

Le froid souffle sur cette avenue et plusieurs jeunes semblent appartenir à une classe. Parmi eux, Paul Anderson, Jeff et Andy Jackson. Nathan Martins répond à notre question de savoir pourquoi le BLM combat l’injustice sociale: « nous combattons et sommes obligés de perpétuer des mémoires et poursuivre des combats. Les souvenirs et legs ont produit le BLM, là on vit notre heure et accomplit notre mission tout en assumant notre choix ».

Une histoire qui semble bégayer. Nathan dégaine d’une voix rageuse « nous allons emmerder tous ceux qui ne nous respectent pas en tuant nos frères et sœurs de manière inhumaine » affirme le jeune, fumant un joint.

De ce mouvement d’émancipation, une motivation qui dope des groupes. Cette structure adopte aussi des stratégies diverses et novatrices. Pourtant, plusieurs descendants de noirs continuent d’être leurs modèles dans la lutte. Beaucoup de jeunes jeunes afro américains se lancent dans diverses stratégies de sensibilisation, de préparation au vote, et de manifestations. Même si le temps de l’émancipation d’alors a vécu, l’ère de l’affirmation s’intensifie au pays de l’oncle Sam (USA) avec différents acteurs pour un seul idéal : le combat du respect des droits, l’égalité et la vie. En 2013, le mouvement Black Live Matter (BLM) prend racine.

Le BLM, de même que  l’IABMA (International Association of Black Magical Artists) s’engagent et marchent sur les traces des Civil Right ; Black Power ; Black Radical Congres pour redorer un blason, nous précise Bill Fletcher, un leader très influent au sein des communautés Noires. Ce chercheur dans un Institut politique nous explique comment le mouvement est né des centres de plusieurs entités. À en croire Bill Fletcher, chercheur principal à l’institut d’études politiques, syndicaliste, responsable, ancien Président de TransAfrica Forum et chroniqueur, beaucoup d’eau a coulé sous le pont avant la création du BLM.

 M. Bill Fletcher, Leader et ancien Président de TransAfrica Forum expliquant l’origine de ce mouvement Noir.

« Le mouvement Black Live Matter continue de tenir le flambeau des mouvements qui lui ont précédé tels que Civil Right ; Black Power ; Black Radical Congres… Ces mouvements ont créé les fondations de Black Live Matter. Le challenge maintenant aux USA est de créer un mouvement plus vaste qui englobe plusieurs races, sachant qu’avec la Race Noire toute seule on ne peut pas gagner.  Ceci est un challenge pour ceux qui sont habitués à la lutte anti racisme contre les noirs car ce dont on a besoin c’est la lutte pour la justice sociale, économique et environnementale.  Pour ce faire il conviendra d’identifier les alliés clés dans tous les mouvements sociaux.  Ceci peut être une tâche compliquée mais pas impossible ».

Le lourd héritage, le patrimoine idéologique et immatériel des Malcom X, Martin Luther King, Adam Clayton Powell et autres pionniers de la lutte anti raciale et l’émergence des minorités dans des cercles fermés de justice, d’équité et de développement sont actuellement portés par des groupes, des contemporains répartis dans plusieurs associations et mouvements associatifs et formation politique. Ils s’érigent en remparts, en contre-pouvoir portent la voix des sans voix.

Bill Fletcher explique l'historique des Mouvements Noirs aux USA
M. Bill Fletcher, Chercheur principal à l’institut d’études politiques, syndicaliste, responsable, ancien Président de TransAfrica Forum et chroniqueur ( Crédits photo Bill Fletcher)

De Washington, je me rends à New York dans les quartiers Harlem, Manhattan. Le temps d’un séjour, un détour dans les quartiers de Harlem, de Bronx et des alentours de New York, on constate les transformations de l’Amérique au plan comportemental et cognitif.  Par exemple, le silence, les craintes entre communautés, la peur et la haine chez des adversaires politiques, sont devenus plus visibles et réels. La tension reste visible la déchirure sociologique est évidente.

Une rupture multiple sépare les Américains avec leurs propres compatriotes. La veillée électorale crispe les jeunes Démocrates et Républicains qui se regardent en chiens de faïence.

La sensibilisation préélectorale pour un vote des jeunes bat son plein. Pourtant le grand vainqueur des élections américaines parait être la frange minoritaire qui a fait prévaloir leurs voix. Globalement l’issue des élections a beaucoup plu au mouvement Black Live Matter qui combat les inégalités et se dresse comme un contre-pouvoir face à une hégémonie.  Selon Ashey Brown, un jeune membre de BLM rencontré dans un café Starbucks à l’angle de la rue Madison et 96 street: « le mouvement a gagné et honore les traditionnels mouvements d’émancipation des Noirs, nous sommes les dignes relayeurs des vaillants combattants comme Malcolm X qui ont balisé le chemin et nous devons poursuivre pour arrêter cette machine de racisme, cette forme de haine, ces tueries absurdes dont nos frères et sœurs sont victimes sans raison valable » clame l’adolescent casquette vissée sur la tête. Le temps d’une cigarette consommée son téléphone sonne, il se précipite et disparait sous les escaliers d’un imposant immeuble juste en face.

Américain depuis vingt ans mais d’origine togolaise, très dynamique dans la politique, le Directeur de « Continental Africa » et militant de Democratic Diversity Leadership présente d’abord son candidat.

Ensuite, Malik Lendzondzo, responsable à Democratic Diversity leadership, Maryland explique les messages que son parti fait passer aux jeunes Noirs.

 

À Washington une rencontre avec un autre groupe qui se veut indépendant et réclame ses droits à l’état américain nous a émerveillé. Entre une assemblée générale et des tours de passe-passe, ils nous reçoivent et nous expliquent qu’avec les arts ils portent les messages comme ceux du BLM.

Les adeptes et membres de la magie sont des noirs en majorité et sensibilisent sur leur passion, leur volonté d’être appuyés, d’être, en entente et d’être soutenus. Ces artistes sont membres d’un autre mouvement. L’IABMA (International association of Black Magical artist) souhaite que tous les mouvements sociaux et les artistes puissent se regrouper sur l’essentiel pour unir leurs efforts. L’IABMA tenait son congrès et par la voix de son président Randy Shine, il lance ici un message de paix et de respect envers tous les humains :

Galerie de photos: (Crédits Mamadou Ndiaye)