La force et la vitesse des vents perceptibles sur cette image témoignent de l’ampleur de l’incendie Camp Fire en Californie. Au-delà des pertes en vies humaines, matérielles et financières, il serait intéressant de surmonter le factuel pour jeter un œil sous un autre angle de la question. Cette catastrophe naturelle semble avoir reçu un coup de pouce du dérèglement climatique et recrache bien des peurs en ce qui concerne les conséquences qu’elle pourrait avoir sur le climat. Serait-ce un aperçu de l’apocalypse climatique qui attend la planète ?

Un effet boule de neige assez inquiétant en effet si on se réfère à la recrudescence des feux de forêt ces dernières décennies. Même s’il s’agit de perturbations naturelles, le cas du Camp Fire, comme bien d’autres feux, donne une certaine alerte. Décrits comme très rapides, agressifs et dangereux, ces feux ont été favorisés par le climat. La météo conditionnée par le dérèglement climatique a donné champ libre à la conquête des feux poussés plus loin par la vitesse du vent.

Mais si la cause est le climat, voyons donc l’impact de ces feux sur le climat. S’il y a quelques années, les incendies laissaient derrière eux des zones de végétation et des matières organiques, aujourd’hui ces parcelles gravement brûlées rendent plus difficile la reforestation. Même si à travers un tweet polémique, Donald Trump lance un appel à couper les arbres comme solution, il est quand même important de réaliser l’impact climatique que cause la destruction de toute cette flore. Le rôle des arbres est aujourd’hui sans secret. Le processus est assez simple : la végétation dégage de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. Ce phénomène influe sur le degré d’humidité locale et tempère les variations extrêmes du climat. En réalité, le déboisement augmente la température de l’air, augmente la vitesse des vents et modifie la configuration régionale ou locale des précipitations. Et voilà ces feux qui deviennent autant des causes que des facteurs des changements climatiques.

Mais encore, des sols désormais nus, dépourvus de leurs richesses organiques et ainsi exposés à l’érosion côtière. Cette érosion emporte les déchets qui sont drainés dans les systèmes aquatiques, exposant la faune ainsi que les espèces qui y vivent à des menaces de disparition. Il est pertinent de notifier que la flore constitue un élément central du cycle de l’eau qui contribue à la stabilité du climat. Mais aujourd’hui, ce climat change et suscite consternation au sein de la communauté internationale. À l’orée de la COP 24 qui se prépare pour rendre effectif l’accord de Paris et situer les responsabilités, dans une ambiance politique teintée par la position des États-Unis controversée, il devient urgent d’anticiper sur des stratégies d’adaptation et de résilience face aux changements climatiques conformément aux objectifs de développement durable.