(Crédit photo: Radio-Canada)

Santé, politique sociale, relance économique, ces sujets ont occupé une place importante dans la campagne électorale au détriment d’autres enjeux peu abordés. C’est le cas des affaires étrangères, enjeu fantôme des élections. Survol de ce que proposent les partis fédéraux à ce sujet, sur leur plateforme électorale.

Lutte internationale pour l’environnement

Alors que l’environnement est au cœur des débats depuis le début de la campagne électorale, ce dernier ne prend que très peu de place dans la politique étrangère des candidats. Seulement trois partis sur six en font mention sur leur plateforme électorale.

Le Parti vert (PV) est le seul à énoncer un plan concret pour la lutte internationale contre les changements climatiques, dont l’investissement de 1,84 milliards de dollars par an dans cette lutte, jusqu’en 2025. Il promet également de réorienter le commerce international du libre-échange vers le commerce équitable et s’engage à définir le terme de « réfugié environnemental » et d’en accueillir une proportion appropriée au Canada.

Du côté du Parti conservateur (PCC), ses engagements se résument à faire de l’exportation d’énergie une priorité diplomatique, alors que le Parti populaire (PPC) contraste fortement et souhaite abandonner toute aide financière aux pays en développement pour la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Malgré le silence de certains candidats sur leur plateforme, rappelons que les six partis se sont prononcés sur l’Accord de Paris.

Aide internationale

À l’exception du Parti populaire du Canada (PPC), qui énonce clairement qu’il investira peu dans l’aide internationale, le Parti libéral du Canada (PLC) expose le plan le plus concis sur la question. Contrairement aux partis d’opposition, il propose plusieurs aides financières pour venir soutenir les pays actuellement en crise, notamment l’Afghanistan. Bien que tous les candidats présents au débat des chefs en français aient certifié vouloir aider les Afghans, le PLC est le seul à les mentionner sur sa plateforme électorale. Le gouvernement sortant n’indique, toutefois, pas en combien de temps il versera les différentes sommes qu’il promet.

Tout comme les libéraux, le Parti conservateur (PCC) souhaite renforcer le soutien du Canada envers l’Ukraine. Cependant, il ne présente aucun plan d’intervention, un constat que l’on peut étendre à l’ensemble des engagements du parti. De son côté, le Nouveau Parti démocratique (NPD) concentre principalement son attention sur la question de la paix internationale en appuyant notamment le désarmement nucléaire et en surveillant l’usage des armes fabriquées au Canada, à l’étranger. C’est également le cas du Parti vert (PV) dont l’intervention se résume à l’abolition du nucléaire et à la réorientation des dépenses de défense pour accroître la capacité du Canada à fournir de l’aide en cas de catastrophe et à répondre aux crises nationales. Le Bloc québécois est quant à lui resté silencieux en ce qui concerne l’aide internationale.

Contribution à l’ONU et l’OTAN

Un autre dossier peu abordé par les candidats est celui de la contribution du Canada envers l’ONU et l’OTAN. Les libéraux et les conservateurs s’entendent sur le renouvellement de l’engagement du Canada envers l’OTAN et entendent tous les deux verser des fonds à l’organisme.

Du côté du Parti vert, il promet de réorienter les dépenses de défense pour contribuer aux missions de paix de l’ONU et veut revoir l’adhésion du Canada aux alliances militaires de l’OTAN afin qu’elles concordent avec les priorités du pays. En opposition, le PPC veut entièrement retirer le Canada de l’ONU, alors que le Parti québécois et le NPD ne se prononcent pas sur ce dossier.

Relations Canada-Chine

Seuls le NPD et le Parti conservateur ont pris position sur la question de la Chine, lesquels ont l’intention de lui tenir tête. Le parti néo-démocrate veut soutenir les demandeurs d’asile hongkongais prodémocratie et dénoncer les violations des droits de l’homme du gouvernement chinois. Le PCC a quant à lui pour projet d’interdire les appareils chinois Huawei et sa technologie 5G au Canada, ainsi que de se retirer de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures. Le PLC est pour sa part resté discret sur le dossier de la Chine, ce que n’a pas manqué de lui reprocher le PCC lors du débat des chefs en anglais. La dégradation des relations entre les deux pays en 2021 peut expliquer le silence des libéraux.