Depuis le début du mois de novembre, l’incendie Camp Fire a ravagé plus de 60 000 hectares en Californie. Citoyens ordinaires ou célébrités hollywoodiennes, tout le monde a été touché. Même s’il a pu être maîtrisé à 100 %, il laissera sur son passage un ravage sans précédent, et une note historique en devenant l’incendie le plus meurtrier de la Californie. Alison Munson, professeure titulaire en écologie forestière à l’Université Laval, reste toutefois positive face au rétablissement écologique de la zone.

Cette experte en écologie forestière partage sa vision vis-à-vis des conséquences écologiques. Elle explique que les causes des feux de forêt en Californie sont souvent liées aux activités humaines. En effet, les activités des habitants de ces forêts, que ce soit des travaux ou des barbecues, représentent un certain danger pour l’environnement. Dans le cas de Camp Fire, il semblerait que les feux aient été déclenchés par le système de distribution d’énergie, incluant la distribution d’électricité, réputée pour avoir des dysfonctionnements. Il serait possible que des étincelles, provenant de ces installations, en soient le facteur premier.

Les enjeux de l’écosystème californien

En ce qui concerne les conséquences écologiques, Alison Munson explique que la Californie possède une végétation adaptée aux feux. En effet, en se référant aux nombreuses photos prises dans les endroits les plus touchés, elle partage son analyse : « on voit que les feux sautaient d’une maison à l’autre, et les arbres entre les maisons n’étaient pas nécessairement touchés. Donc il y a une certaine végétation qui va rester et qui va récupérer, et ça, c’est une bonne chose ».

Toutefois, ce n’est pas le cas partout et elle explique pourquoi.

 

Même s’il y a de nombreux points positifs, il faut rappeler que des risques demeurent présents. La fragilité du sol peut être un facteur négatif important, en empêchant la terre de reprendre du service rapidement et en menaçant l’écosystème.

Un incendie à double tranchant

Les derniers jours avant la fin de cet incendie meurtrier, les autorités californiennes annonçaient de fortes précipitations aussi avantageuses que défavorables. Synonyme de pluie, elles représentaient un bon moyen de réduire l’expansion du feu. D’un autre côté, ces précipitations pouvaient entrainer des glissements de terrain très dangereux et rendre la recherche de corps humains parmi les débris plus difficile pour les équipes techniques.

Toutefois, Alison Munson mentionne la possibilité d’obtenir des terres plus fertiles après le passage des feux, si l’érosion n’est pas trop importante.

 

Au-delà de ces glissements de terrain, l’experte évoque la contamination possible des sols. En effet, « plusieurs contaminants, associés aux matériaux brûlés, pourraient se trouver dans les cours d’eau et ça pourrait avoir un impact. On n’en parle pas trop, mais il y a quand même des substances toxiques après le feu et ça pourrait avoir d’autres impacts environnementaux ».