Face aux défis climatiques, les jeunes entrepreneurs ont besoin de nouvelles compétences. Pour répondre à cette demande, l’Université Laval a ouvert une nouvelle formation. Depuis janvier 2012, le Département de géographie offre un microprogramme de deuxième cycle en changements climatiques. Lancé par Nathalie Barrette, professeure titulaire du Département, il s’adresse aux professionnels de tous les domaines.

Face à des demandes comme celle de monter un plan d’intervention pour faire face aux changements climatiques, des professionnels se sentaient démunis. Ils ont éprouvé le besoin d’en connaître plus sur le sujet, explique Nathalie Barrette dans une entrevue à l’Exemplaire.com.

Formation à distance

Le microprogramme de deuxième cycle en changements climatiques est offert uniquement à temps partiel et en formule à distance, parce que les étudiants sont souvent en entreprise. Il comporte trois cours qui permettent de comprendre les bases scientifiques du phénomène et son impact sur divers secteurs (santé publique, faune, flore, environnements spécifiques, etc.). Il permet aussi d’étudier les solutions, les mesures d’adaptation et d’atténuation à la source ainsi que les grands enjeux politiques et économiques qui y sont liés, comme ceux de l’accord de Kyoto.

Nathalie Barrette organise des forums de discussion où « on oblige les étudiants à se positionner sur certaines questions ». Par exemple, qui doit payer pour permettre aux pays en voie de développement de s’adapter aux changements climatiques ?

Et les climatosceptiques ? « J’oblige [les étudiants] à contre-argumenter la position des climatosceptiques. Le but est de montrer comment on peut manipuler les données puis les gens, qu’ils soient armés pour y répondre », explique-t-elle. « Parfois, une personne dans le groupe est un peu sceptique. C’est intéressant, ça permet de développer la discussion. »  Développement durable et changements climatiques

Selon Nathalie Barrette, la question du développement durable et celle des changements climatiques sont intimement liées : « Si le concept de développement durable avait été inné chez nous, on n’en serait pas là avec les changements climatiques », lance-t-elle. « Le développement durable est la mesure qu’on doit appliquer, mais il n’est pas dit qu’on [pourra le faire], si on ne règle pas la question des changements climatiques ».

Approfondir tout en demeurant accessible

Madame Barrette observe que les étudiants apprécient à la fois l’accessibilité du programme et la possibilité qu’il offre d’approfondir le sujet des changements climatiques. « On enseigne où aller chercher les données, comment les traiter et comment en évaluer la qualité », explique-t-elle. A son retour de congé de maternité, elle se propose de faire un suivi auprès de diplômés pour prendre en compte leur évaluation.

Selon la professeure, 20 % des étudiants du programme ont une formation de premier cycle en géographie. D’autres proviennent de domaines aussi variés que le droit, les sciences infirmières, l’administration, l’agriculture ou la foresterie.

Ce programme fait partie du plan de l’Université Laval pour lutter contre les changements climatiques.

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