La désinformation s’abat elle aussi sur le Hamas

En contexte de guerre, la désinformation demeure présente partout, tout le temps. Pour le Hamas, cela représente un moyen de « manipuler en grand nombre » et de « tromper l’ennemi » comme le rapporte Laurent Bigot, directeur de l’École publique de journalisme de Tours et expert en la matière.

En ce qui concerne le Hamas, les exemples ne manquent pas à l’appel. Rappelons-nous de l’information relayée par les médias selon laquelle l’hôpital Al-Ahli de Gaza avait été victime d’une explosion. Un autre fait marquant, plus récent également, est à souligner. Cela concerne les vidéos qui ont été filmées lors de la libération des otages israéliens. Sur celles-ci, on peut avoir l’impression que ces derniers sont tout sourire.

 « On dirait qu’ils sont quasiment amis avec les militants du Hamas qui les ont enlevés. On sait que l’intention du Hamas avec ça, c’est d’adoucir leur image. On ne sait pas pourquoi les gens réagissaient ainsi en se faisant libérer », explique Nicholas de Rosa, journaliste et membre de l’équipe des Décrypteurs de Radio-Canada.

« Est-ce que ça se peut qu’ils aient été traités humainement et qu’ils sont devenus amis avec les militants du Hamas ? Ça se peut, je ne suis pas en train de dire que c’est impossible. Mais il y a toute sorte de circonstances qui peuvent faire en sorte que c’est une mise en scène pour mieux faire paraître ce groupe-là », constate-t-il en exposant l’idée que le Hamas voulait « adoucir son image » vis-à-vis du monde occidental.

Peu de recours

 À l’heure où la désinformation pousse la polarisation à son paroxysme, il semblerait que la cause palestinienne reçoive davantage de soutien sur la toile.

 « Le contenu pro Palestine est plus populaire. Ça a la côte sur pas mal tous les réseaux sociaux, surtout sur Tiktok et chez le jeune public », certifie le journaliste très branché des Décrypteurs.

 Face à ce flot de désinformation qui découle sur la population, difficile de trouver des solutions pour l’éradiquer. C’est même mission impossible.

 « La première des choses, c’est de configurer ses réseaux sociaux de manière qu’ils ne recensent que des sources potentiellement fiables », suggère Laurent Bigot.

 « Je pense que les gouvernements ne devraient pas s’en mêler. Quand un gouvernement décide de s’il y a désinformation ou non, c’est là qu’il y a de très grands risques. Les lois que l’on a vu dans le monde au sujet de la désinformation, c’est surtout pour faire taire la presse et censurer les gens plutôt que de réellement lutter contre ça. Pour moi, tout encadrement juridique ce n’est pas une bonne idée », estime quant à lui Nicholas De Rosa en saluant le système des « notes communautaires » instauré par Twitter.