Dans un petit local de la rue Saint-Louis au cœur du Vieux-Lévis, André Bélisle, ancien président de l’Association québécoise de la lutte contre la pollution atmosphérique, s’est exprimé, le 5 octobre dernier, sur les raisons qui l’ont amené en politique. Une occasion pour lui d’évoquer aussi sa vision économique du Canada et les principaux enjeux de la campagne électorale.

André Bélisle, candidat vert dans le comté Bellechasse-les-Etchemins-Lévis, explique son engagement politique comme le dénouement d’un long parcours au sein de la cause environnementale. Mais son principal facteur incitatif à se présenter aux élections fédérales de 2015 est le bilan du gouvernement conservateur en matière d’environnement. Selon l’écologiste, depuis le début de son mandat en 2006, le gouvernement conservateur a aboli les lois environnementales qui empêchaient la construction d’oléoducs au Canada et supprimé de nombreux postes scientifiques au sein de la fonction publique, et ce, afin de favoriser le développement économique.

André Bélisle s’oppose à la construction d’oléoducs au Canada comme ceux d’Énergie Est, Keystone XL et Northern Gateway. Dans le contexte des changements climatiques, il est scientifiquement prouvé, explique-t-il, qu’il faut laisser 80 % des réserves de combustibles fossiles dans le sol. Selon lui, il existe d’autres solutions de rechange à ces énergies polluantes. La construction d’oléoducs supplémentaires au Canada ne ferait que contribuer, affirme-t-il, à la production de gaz à effet de serre.

Le candidat du Parti vert explique que «l’économie, plus particulièrement au Canada, tire sa source des ressources naturelles, alors si l’on ne fait pas attention à l’environnement nous n’aurons jamais une économie prospère.» À titre d’exemple, l’écologiste cite la surexploitation des bancs de morue dans l’Atlantique, une espèce en surpêche selon Greenpeace. André Bélisle prône ainsi une consommation responsable des ressources naturelles.

Le traité de libre-échange transpacifique

L’ancien président de l’Association québécoise de la lutte contre la pollution atmosphérique se dit également préoccupé par la ratification du traité de libre-échange transpacifique, notamment en ce qui concerne la question des producteurs de lait du Québec et de la gestion de l’offre. Pour le candidat, le maintien du système de gestion de l’offre contribue à la sécurité alimentaire des Québécois et à une production alimentaire responsable.

De plus, cet accord prévoit une pénétration de produits laitiers étrangers de 3,25 % sur le marché québécois. André Bélisle déplore le fait que les consommateurs canadiens devront à l’avenir payer plus cher pour le même produit, car le gouvernement a annoncé une aide financière de 4,3 milliards de dollars afin de maintenir la valeur des quotas de lait au Canada.

En ce qui a trait au niqab, sujet largement controversé tout au long de la campagne, le candidat vert reprend ouvertement les paroles de Thomas Mulcair. Pour André Bélisle, la question du niqab est un faux problème qui sert de «distraction massive» aux véritables enjeux de la campagne électorale actuelle.