Après une période de baisse de 70 % entre 2001 et 2012, le taux de déforestation en Amazonie brésilienne a repris une hausse de 16 % entre août 2014 et juillet 2015, a annoncé le ministère de l’Environnement du Brésil trois jours avant le début de la COP21. Or réduire à zéro la déforestation est la principale stratégie du pays pour atteindre l’objectif de baisser l’émission de gaz à effet de serre de 43 % jusqu’à 2030, selon la présidente Dilma Rousseff.

La superficie des forêts supprimées est de 5.800 km², ce qui représente deux fois la ville d’Otawa. Dans le biome qui couvre 4,2 millions km², soit 49 % du Brésil, et est distribué par neuf provinces, habitent environ 40 000 espèces de plantes, plus de 400 mammifères et près de 1 300 oiseaux, selon Greenpeace. L’organisation de défense de l’environnement voit l’augmentation de la destruction de la forêt amazonienne comme un facteur qui peut mettre en cause les propositions que le gouvernement brésilien a prises pour la réunion du climat.

« L’augmentation de la déforestation a un impact sur l’image du pays, parce que toute notre stratégie de réduction de gaz à effet de serre est basée sur la réduction de la déforestation », explique au site de BBC Brasil, Marcio Astrini, coordinateur de la politique publique pour Greenpeace au Brésil.

Le conseiller spécial des affaires internationales, Marco Aurélio Garcia, a déclaré, cependant, que les nouvelles données sur la déforestation ne changeraient pas le discours du pays à la conférence de Paris. Des experts, par contre, affirment que l’objectif de réduire à zéro la destruction de la forêt en Amazonie devrait être anticipé. Le chercheur Paulo Moutinho de l’Institut de recherche environnementale de l’Amazonie (Instituto de Pesquisa Ambiental da Amazônia – Ipam) considère qu’il ne faut pas attendre jusqu’à 2030.

« Le gouvernement sait que nous avons les conditions pour anticiper de façon considérable cette cible. Nous ne pouvons pas attendre jusqu’à 2030. De nombreuses régions d’Amazonie souffrent avec la déforestation, mais aussi avec la sécheresse due au réchauffement climatique global», a dit M. Moutinho à l’agence de presse brésilienne Agência Brasil.

Plusieurs années de dégradation

Caoutchouc, bois, soja, minerai de fer, bétail. Historiquement, les raisons qui ont conduit les Brésiliens de toutes les régions vers l’Amazonie sont nombreuses. Depuis les années 1930, la colonisation de la forêt était considérée comme stratégique pour les intérêts nationaux. Pour la dictature, pendant les années 1970, l’Amazonie était un espace vierge à rendre productif. Des routes ont été ouvertes pour faciliter le développement de la région. Mais avec l’occupation et le développement est venue également la destruction du biome.