Le Japon est de nouveau plongé dans la récession. En effet, le produit intérieur brut a reculé de 0,2% au troisième trimestre, selon les données préliminaires publiées lundi 16 novembre par le gouvernement. L’année passée, le pays avait connu une baisse similaire au deuxième trimestre.

La réduction des investissements (-1,3%) demeure la principale cause de cette crise économique. Ce ralentissement d’activité est surtout flagrant en Chine, partenaire commercial majeur du Japon.

« Si la croissance au Japon est si faible, c’est en raison du déclin de la population », a souligné Paul Sheard, économiste en chef de l’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s à l’AFP, à l’occasion d’une récente visite à Tokyo.

Et d’ajouter par la même occasion qu’il préconise trois pistes de travail: « Attirer plus de femmes et plus de seniors, élever l’indice de fécondité (1,4 enfant par femme en 2013), et recourir à l’immigration ».

Début 2013, le premier ministre japonais, Shinzo Abe avait procédé au lancement des « Abenomics », une politique inflationniste garantissant relance budgétaire, assouplissement monétaire et réformes structurelles. Une stratégie selon laquelle, M. Abe jugeait susceptible de faire sortir le pays de la déflation.

 

 

Akira Amari, ministre de la Revitalisation économique www.japantimes.co.jp
Akira Amari, ministre de la Revitalisation économique www.japantimes.co.jp
Un brin d’optimisme

La consommation des ménages qui accapare une part de 60% du produit intérieur brut a progressé de +0,5% sur un trimestre contre -0,6% au deuxième trimestre malgré la récession que connaît le pays.

En dépit du ralentissement qui ronge le Japon, le taux de chômage est au plus bas depuis 20 ans. Un taux estimé à 0,3 point en octobre et affiche un insignifiant 3,1% de la population active, selon les statistiques publiées vendredi par le ministère des Affaires intérieures.

Le commerce extérieur a quant à lui affiché de bons résultats, les exportations ont augmenté de 2,6%.

Lors d’une conférence de presse, le ministre de la Revitalisation économique, Akira Amari, a aussitôt relativisé ces statistiques, jugeant l’économie « sur la voie d’une reprise modérée » malgré « quelques faiblesses », a rapporté l’AFP.

Il a tenu à préciser que « des mesures d’urgence » sont en phase de préparation par le gouvernement.

Pour sortir de cette léthargie économique, le gouvernement japonais mise beaucoup sur l’entrée en vigueur du Partenariat transpacifique (PTP).

Le Japon endetté

Actuellement, l’économie nippone est fortement endettée (226 % du PIB) avec un déficit budgétaire à hauteur de 6,8 %.

Shinzo Abe, à la tête du gouvernement japonais depuis 2012, n’arrive toujours pas à remettre sur pied l’économie du pays après une troisième année consécutive de régression.

Le Japon, considéré comme troisième économie mondiale a encore du pain sur la planche pour redresser son économie et assurer une croissance durable aussi bien monétaire que budgétaire.