Le ministère des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, l’a confirmé. Alors que son ouverture approche à grands pas, l’organisation de la Conférence sur le climat de Paris (COP21) reste maintenue, et ce, en dépit d’une situation tendue dans la capitale française. Avec quelques mesures d’exception prises à la dernière minute, au point peut-être de lui en faire perdre de son efficacité.

Pour l’ouverture dimanche 29 novembre de la Conférence sur le climat, pas de sifflets ni de banderoles dans les rues de Paris. Plusieurs marches devaient être organisées par des collectifs environnementaux pour appeler les dirigeants mondiaux à agir pour l’écologie. Toutes sont désormais interdites par le gouvernement français. Dans un communiqué de la présidence de la COP21, conduite par le ministère des Affaires étrangères, les responsables de la Conférence déclarent que « la situation créée par les attentats odieux du 13 novembre et les investigations menées depuis impose que les conditions de sécurité soient renforcées ».

Interdiction de manifester

Une mesure sécuritaire qui indigne les organisateurs des marches, mais ces derniers refusent catégoriquement d’empêcher la mobilisation citoyenne de se faire entendre. Juliette Rousseau, porte-parole de la Coalition climat 21, l’assure : « On ne peut pas accepter que la voix des peuples soit tuée. Les populations ont des inquiétudes, des frustrations, il faut qu’elles soient exprimées. On ne reculera pas ». Les organisateurs se lancent déjà sur de nouvelles pistes de réflexion pour soumettre tant bien que mal une alternative aux manifestants, comme se « greffer » aux rassemblements parallèles qui auront lieu dans le monde. Au risque d’être relayé au second plan.

Un risque d’attentat chimique ?

Au-delà de ces défilés citoyens, c’est surtout la sécurité des participants à la Conférence qui est remise en question. Dans un discours adressé jeudi 19 novembre à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Manuel Valls a averti d’un risque d’attentat avec des « armes chimiques ou bactériologiques ». Quelques jours plus tôt, au lendemain des attentats de Paris, le gouvernement a autorisé la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes chimiques à des services civils. Une annonce qui ne peut que renforcer le climat anxiogène dans lequel la capitale française est plongée depuis plusieurs jours.

D’autres pistes afin de renforcer les mesures de sécurité sont actuellement débattues par le ministère de l’Intérieur. La préfecture de police de Paris pourrait décider d’instaurer un couvre-feu dans certains quartiers de la ville ainsi que dans les alentours du Bourget, commune en périphérie de la capitale et lieu où se déroulera la COP21. Dans tous les cas, le gouvernement l’assure : la présence policière et militaire sera accrue dans la région.