Les élections présidentielles américaines ont soulevé un sentiment d’incertitude au Mexique. Les campagnes électorales menées respectivement par Harris et Trump proposent un scénario de politique hostile envers leurs voisins du Sud. La gestion de l’immigration illégale est l’enjeu en cause.

Que ce soit un président républicain ou une présidente démocrate, l’immigration entre les États-Unis et le Mexique se verra restreinte par des mesures politiques d’envergure. L’ex-président et candidat républicain avait affirmé lors de sa campagne qu’il imposerait des frais de douane de 25% au Mexique si l’infiltration de criminels et de drogues en sol américain ne cessait pas.

L’administration Trump promet l’expulsion massive de quelque 11 millions d’immigrants irréguliers aux États-Unis. Le tout via son ancien Travel Ban, qui empêchait l’entrée aux États-Unis de ressortissants de pays à majorité musulmane. En ce qui concerne le Mexique, Trump promet l’instauration de son programme Remain in Mexico qui obligerait les demandeurs d’asile mexicains à rester dans leur pays jusqu’à la date de leur audience devant une cour américaine.

Quant à Kamala Harris, elle est restée discrète sur la question migratoire tout au long de la campagne. Son programme électoral prévoit cependant resserrer les politiques migratoires imposées par Biden lors de son mandat. L’ancien président avait signé un décret pour limiter le droit d’asile et restreindre le nombre de migrants qui passent la frontière du sud à 2500 par jour. Si la candidate démocrate siège à la Maison Blanche à la suite des élections, les conditions d’entrée au pays seront plus strictes et le nombre de migrants par jour sera revu à la baisse.

Différentes réactions chez les mexicains

La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a répondu de manière collaborative aux mesures proposées par les candidats américains: « En ce jour d’élections présidentielles, le Mexique maintiendra de bonnes relations avec son pays voisin quel que soit le vainqueur des élections. »

Cette opinion n’est cependant pas partagée par la diaspora mexicaine. Carlos Hernandez, résident de Mexico City, affirme que le résultat de l’élection l’intéresse peu, car selon lui, aucun des deux candidats n’a à cœur les intérêts du Mexique. Juan Alberto Flores, qui réside quant à lui près de la frontière des États-Unis, a fait une demande d’immigration légale cette année. Il redoute que la victoire de Donald Trump nuise à sa demande.

Alors que les résultats commencent à se faire connaître, il est important de rappeler que le vote latino représente 14 % de l’électorat, soit 36 millions de personne en majorité d’origine mexicaine. Le Texas, qui abrite en grande majorité la communauté latino-américaine, est actuellement conquis par les républicains.