À l’heure où les premiers résultats entrent aux États-Unis, les femmes pourraient faire toute la différence dans l’issue du vote. Selon Camille Esther Garon, conseillère en consultations publiques de la ville de Québec Institut nouveau monde et présidente de l’organisme GRIS Québec, le retour du Donald Trump à la Maison-Blanche serait un “chaos” pour la gente féminine.

Pour 60 % des électeurs américains, l’accès à l’avortement devrait être légal dans la totalité ou la grande majorité des cas. Une statistique qui démontre l’ampleur de cet enjeu dans cette campagne opposant les deux candidats à la Maison-Blanche. Pour Mme Esther Garon, “la victoire de Kamala Harris représente également la possibilité de mettre en place une loi sur le choix de l’avortement pour les femmes”. La candidate démocrate parle à cet effet d’une “revanche des femmes pour sauver l’Amérique de Donald Trump”.

Camille Esther Garon alerte sur les potentielles conséquences négatives pour les femmes qu’une administration Trump à la tête des États-Unis pourrait provoquer
(Photo : Camille Esther Garon)

Deux candidats et un sujet qui fait débat: l’avortement fait partie des enjeux sociétaux qui pèsent lourd dans la balance des élections américaines. Selon le sondage Gallup, 7 électeurs sur 10 considèrent la question de l’avortement comme “extrêmement importante” ou “très importante”. Neuf États tels que l’Arizona ou le Missouri ont d’ailleurs organisé des référendums sur la question de l’avortement en août dernier. Si le programme de Kamala Harris se veut proactif en la matière, celui de son opposant se veut plus restrictif, à l’image de son mandat précédent.

Un débat de longue date

Pendant le mandat de Donald Trump, les juges de la Cour suprême ont renversé l’arrêt Roe v Wade, permettant à nouveau aux États d’interdire ou de restreindre fortement l’avortement. « Après 50 ans d’échec, sans que personne n’ait réussi à faire quelque chose de semblable, j’ai réussi à tuer Roe v Wade, à la surprise générale », a écrit l’ancien président dans un message publié sur les médias sociaux le 17 mai 2023.

Depuis 2022, les États ont de nouveau le pouvoir de légiférer sur la question de l’avortement et plusieurs d’entre eux comme le Texas, le Mississippi et la Floride en ont déjà restreint l’accès. Depuis juillet dernier, en Iowa, l’avortement est interdit dès 6 semaines de grossesse, soit lorsque le battement de coeur du foetus est détectable, ce qui constitue une des lois les plus restrictives en la matière.

Selon une étude de l’Institut Guttmacher réalisé en 2023, des milliers de femmes auraient traversé les frontières des États-Unis afin d’avoir recours à un avortement sécuritaire. Depuis, ce chiffre ne cesse d’augmenter. Plusieurs femmes enceintes vivant dans des États qui ne légalisent plus l’avortement craignent désormais pour leur futur et leur santé.