La campagne électorale canadienne prend fin aujourd’hui, 20 septembre 2021. Annoncée il y a à peine 36 jours, la campagne a été déployée rapidement, mais sa réalisation sera mémorable. En fin de campagne, L’Exemplaire s’entretient avec Pierre Duchesne, expert en politique et professeur de journalisme à l’Université Laval, pour souligner les moments marquants.
La campagne électorale a été teintée par la pandémie et les chefs de parti ont dû se mouler aux circonstances dans le meilleur de leurs capacités. Par ailleurs, M. Duchesne mentionne que les chefs ont dû maintenir une distance sanitaire avec leurs adeptes, tout en essayant de se rapprocher de ceux-ci pendant la campagne.
Justin Trudeau a voulu faire de la gestion de la pandémie la question centrale de ces élections. Cela n’était pas sans risque. « Au cours de la campagne électorale, observe Pierre Duchesne, cela a même éveillé une forme d’opposition aux mesures sanitaires ».
Par ailleurs, le parti populaire de Maxime Bernier, ayant eu des résultats de vote avoisinant 1,5 % en 2019, pourrait profiter de cette occasion pour chercher un pourcentage plus élevé. Le mouvement populiste, « revendicateur, anti-establishment, anti institution » prendra-t-il un peu plus de place au Canada? « Peut-être que la posture de Justin Trudeau aura éveillé un mouvement radical », énonce l’expert en politique.
Les chefs de parti peuvent parfois perdre le contrôle de l’agenda politique. Cette année, un évènement inédit s’est produit : une question posée dans le débat des chefs en anglais a tant choqué l’électorat au Québec, qu’il a donné un élan à la formation du Bloc Québécois. L’intervention de Shachi Kurl, l’animatrice du débat, a fait dévier la campagne d’Yves-François Blanchet vers des questions identitaires, ce qui a donné « un souffle incroyable » au parti, observe M. Duchesne. Un événement imprévu, médiatique, qui n’a même pas été causé par un élu.