Les musées sont le symbole de l’art et de la culture. Dans ces lieux d’apprentissage, les visiteurs tentent d’approcher les œuvres et saisir leur sens. Le Musée national des beaux-arts de Québec tente de les y aider. Avec la mise en place de « visites velours », Josée Duhaime, directrice de la médiation et de l’expérience visiteur au musée, tente une approche différente.
Le Musée national des beaux-arts de Québec se présente comme un musée à taille humaine. À la fois lieux d’éducation et d’apprentissage, les musées peuvent également permettre la détente et la découverte. C’est le cas du Musée national des beaux-arts de Québec, qui a décidé de mettre en place une nouvelle approche de la visite.
Cette nouvelle approche est symbolisée par les visites dites « velours ». Ces dernières ont pour objectif d’être tournées vers la communauté. « C’était une volonté du directeur du musée de créer un musée à taille humaine, où les visiteurs peuvent exprimer leur ressenti face aux œuvres », exprime Josée Duhaime, directrice de la médiation et de l’expérience visiteur au musée.
Les visites velours sont une manière innovante de faire une visite. Les visiteurs, par petits groupes, vont aller chercher ce que l’œuvre provoque en eux. Pour Mme Duhaime, « le but n’est pas de parler de l’œuvre, mais de savoir pourquoi le visiteur apprécie l’œuvre. » Ainsi, même sans connaissances précises sur l’artiste, le visiteur va pouvoir se focaliser sur son ressenti.
À l’origine, les visites velours ont été créées dans le but de rendre hommage à François Duchesne, ancien directeur des communications du musée. Il avait mis en place « L’art d’être humain », qui défend l’idée que l’art peut générer du mieux-être.
Inclusivité, accessibilité et diversité
En somme, l’objectif de ces visites est de faire du musée un lieu inclusif, accessible et diversifié. L’inclusivité passe par le fait d’offrir aux visiteurs l’opportunité de se poser pour écouter leur ressenti. Au début de la mise en place de cette nouvelle approche en plein contexte de pandémie et de confinement, le musée offrait un moment de lâcher prise. D’abord sous forme de balados, pour être accessible à la majorité, puis sous forme physique, le musée souhaitant que tous les visiteurs puissent profiter des expositions.
Ainsi, le musée s’entoure d’organismes communautaires pour permettre l’accessibilité au plus grand nombre. Les responsables vont, par exemple, pouvoir développer des visites adaptées aux malvoyants. Cette adaptabilité permet donc au musée de se diversifier. « Nous voulons actualiser le propos, créer un espace bienveillant où tout le monde a sa place », ajoute Josée Duhaime. Pour cela, les visites sont organisées avec l’aide d’une art-thérapeute. L’art-thérapie va accompagner le visiteur dans sa démarche créative, mais aussi dans la perception de ce qu’il voit.
Le Musée national des beaux-arts de Québec insiste donc sur la nécessité d’offrir aux visiteurs les clefs de compréhension pour comprendre une œuvre. Cette compréhension passe par le sensible. La directrice de la médiation et de l’expérience visiteur espère que cette manière d’approcher les œuvres va pouvoir aider certaines personnes à franchir les portes d’un musée.
Le syndrome de Stendhal Le syndrome de Stendhal tire son nom de l’auteur français du même nom. Dans son œuvre, Stendhal décrit l’effet que provoque l’art chez l’un de ses personnages. Le personnage, alors dans un musée en Italie, est emporté de manière intense dans le tableau et il ressent la peinture. Il se retrouve plongé dans un monde d’imagination et de ressenti. Ce terme a été repris par un psychiatre italien en 1986. Il sert à identifier les personnes qui vont être comme absorbées par l’œuvre d’art devant eux. Le syndrome provoque chez ceux qui regardent une accélération du rythme cardiaque, une sensation de vertige, de malaise. Ainsi, l’art et la vision de la beauté peuvent être si impressionnants et bouleversants pour une personne qu’ils vont jusqu’à provoquer une maladie physique. |

