La Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) maintient les critères d’admissibilité de subventions, et ce alors même que certains diffuseurs perdent le droit à ce financement. Ces restrictions ont été rendues publiques dans le Programme d’aide à la promotion et à la diffusion. Martin Talbot, réalisateur de film et de télévision, revient pour l’Exemplaire sur les conséquences de cette évolution.
La SODEC exige maintenant huit films québécois par an parmi ses critères de subvention au Programme d’aide à la promotion et à la diffusion. Ces huit films doivent totaliser minimalement 35 % des projections. Des organismes à but non lucratif, tels que des ciné-clubs, n’ont pas pu respecter cette demande. Ils se retrouvent donc sans cette subvention et perdent jusqu’à 20 % de leur budget annuel.
Le Programme d’aide à la promotion et à la diffusion lancé par la SODEC possède plusieurs volets. L’un d’entre eux vise à encourager la diffusion de films québécois par des subventions. Ce programme concerne des organismes à but lucratif et non lucratif qui travaillent dans la promotion ou la diffusion cinématographique. La somme de ce soutien financier varie selon ces différentes catégories : les distributeurs, les diffuseurs commerciaux étrangers, les diffuseurs commerciaux québécois et les organismes de diffusion et de programmation. Les subventions sont annuelles et vont de 20 000 dollars à 300 000 dollars.
La SODEC fait partie de l’une des quatre sociétés d’État. Ces dernières soutiennent financièrement les réalisations cinématographiques. La SODEC relève du ministre de la Culture et des Communications. Entre autres, elle a pour objectif de stimuler les productions culturelles québécoises.
Pour le rayonnement de la culture québécoise
Martin Talbot est un réalisateur de télévision et de film québécois. Il explique comment les films américains dominent les films québécois dans les salles de cinéma : « Présentement, il y a plus de films américains dans les salles, il n’y a plus de place pour les distributions québécoises. C’est ça le problème, c’est qu’on produit des films québécois, mais on ne peut pas les diffuser parce qu’il n’y a pas de plage horaire, il n’y a pas de place pour les diffuser. [Les films américains notamment] prennent toute la place parce qu’ils sont plus payants pour les diffuseurs en salle. »
Martin Talbot croit aussi que ces mesures inciteront des organismes comme les ciné-clubs à diffuser davantage de contenu québécois : « S’ils obligent [les ciné-clubs] à projeter des films québécois, moi je trouve que c’est une bonne chose… Parce que c’est de l’argent qui circule pour faire rayonner le cinéma québécois […]. L’idée de la SODEC, entre autres, c’est de faire rayonner la culture québécoise. » Martin Talbot utilise le terme « rayonner » pour exprimer le fait qu’il faut que le film soit vu pour être rentable : « Si [la SODEC] ne met pas cette mesure en place, on ne rayonne pas. On fait des films, mais on va nulle part. Donc c’est hyper important pour avoir une visibilité […]. »


télévision et de film québécois (Crédit photo : Sarah Scott)