Vieux de ses 49 ans, le Salon international du livre de Québec prenait place au Centre des congrès de Québec du 11 au 15 avril 2018. Auteurs, blogueurs, éditeurs, youtubers et plusieurs autres étaient sur place pour rencontrer leurs admirateurs et leur offrir une dédicace. Le Salon du livre regroupe des auteurs de tous genres, mais l’industrie de la bande dessinée a particulièrement attiré les foules.

Le Salon international du livre de Québec, c’est plus de 1200 auteurs. Le Salon du livre regroupe toutes sortes d’auteurs, autant les plus populaires que ceux à découvrir. De la bande dessinée au roman en passant par les biographies et les livres d’automobiles, il y en a pour les goûts de chacun. L’évènement interpelle les familles, spécialement les enfants, à en croire que les enfants lisent et font vivre l’industrie du livre.

Le festival Québec BD

En association avec le Salon international du livre, on y voit aussi une foule de kiosques d’artistes de la bande dessinée, un style qui existe depuis longtemps, mais qui semble difficile d’accès pour ceux qui le connaissent moins.Mais Depuis 2005, le Salon international du livre a ouvert ses portes au festival Québec BD. Ce festival est le plus vieil évènement pour la bande dessinée au Québec, sa première édition date de 1988. Il représente une opportunité pour tous les bédéistes francophones de se faire connaître auprès du public.

Les enfants sont les plus grands consommateurs de bandes dessinées. Célia, responsable des ventes pour le groupe Modus, estime d’ailleurs que « la bande dessinée est facile d’accès. Ça fait moins peur qu’un roman une BD, car il y a de la couleur. On est plus attiré quand on est jeune par quelque chose de visuel, ça facilite la lecture ».

Pour Célia Bénard, membre du Groupe Modus, l’avenir de la BD est radieux (Crédit photo : TW)

Selon une étude de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) de 2014, les bandes dessinées ont connu une hausse du nombre de titres en maison d’édition au Québec de 19,2% comparés à des styles plus classiques comme le conte ou le théâtre qui ont connu des baisses de 42% et de 51,1%.

« Au Québec et en France, la BD est le seul secteur encore en augmentation. Du moins, il ne tombe pas. Les prix restent accessibles aussi. Les jeunes la lisent et la relisent. Ils la gardent avec eux, c’est vraiment un objet qu’ils chérissent » s’exprime la responsable des ventes.

Malgré la popularité des dessins, l’industrie n’est pas facile à percer et plusieurs défis se présentent aux auteurs. Les auteurs Jean-Michel et Dominic-Rafaël Guérin, plus connus sous le nom de Tarasque et Drako, affirment qu’ils doivent « faire un travail de recherche. On doit trouver l’inspiration, chercher ce que l’on peut raconter. On doit continuer à améliorer nos dessins et nos textes. C’est très exigeant si on veut offrir un produit de qualité ».

La responsable des ventes chez le groupe Modus dit que le succès de la BD s’explique aussi par l’objet en soi étant donné que les dessins sont beaux et attrayants.

La voie de l’autoédition

Tout comme pour les auteurs de romans, certains bédéistes choisissent de ne pas faire affaire avec une maison d’édition. Pour plusieurs raisons possibles, soit ils n’ont pas la chance de se faire offrir un contrat, mais décident tout de même de se lancer dans l’industrie par leurs propres moyens ou simplement, parce qu’ils aiment la liberté que l’autoédition a à offrir. Tarasque et Drako qui travaillent sur La Foire aux Démons et Échoppe du Bestiaire ont pris la voie de l’autoédition.

En tant qu’auto-éditeurs, Jean-Michel et Dominic-Rafaël Guérin se doivent de créer un produit qui peut être en compétition avec les autres auteurs. (Crédit photo : TW)

« Se faire éditer, c’est quand même un peu exigeant. On a des contraintes et on doit suivre la ligne éditoriale de l’éditeur. Nous faisons ça pour l’expérience en espérant dans le futur nous aligner vers une maison d’édition. L’autoédition nous permet de découvrir le milieu. »

Il faut être patient dans cette industrie, Tarasque et Drako y travaillent depuis 8 ans et, selon eux, ils font toujours partie des bédéistes de la relève.

Une opportunité en or

Pour les auteurs, l’évènement est un incontournable, c’est le moment dans l’année où ils peuvent rencontrer leurs lecteurs et les remercier en personne. Pour Alex A., auteur de la bande dessinée à succès L’agent Jean :

« Être au Salon du livre, c’est comme aller à la guerre! J’essaie de faire en sorte qu’il y ait le plus de monde heureux possible. J’essaie de rendre les enfants heureux en les prenant un à la fois et en prenant leurs bons commentaires tout en leur faisant un dessin qu’ils aiment ».

La file d’attente pour un auteur comme Alex A. était complète 35 minutes seulement après l’ouverture du kiosque, mais le sourire sur le visage des chanceux qui l’ont rencontré valait l’attente.

Alex A., l’auteur de l’Agent Jean est très populaire parmi les enfants. (Crédit photo : TW)

Pour des artistes moins connus comme Tarasque et Drako, le Salon du livre est l’évènement le plus important de leur année.

« On peut rencontrer des contacts, les fans aussi, on peut même se faire connaître en vendant nos ouvrages directement sur place. On rencontre d’autres artistes et ça nous permet de pouvoir grandir dans le milieu. »

Malgré l’impact complètement différent d’un auteur à l’autre, le Salon du livre reste très important pour l’industrie. Eux le voient comme une opportunité à plusieurs niveaux. Il peut paraître étonnant que ce genre d’évènement survive encore aujourd’hui, mais pour Célia du groupe Modus : « C’est toujours agréable de se dire que le livre n’est pas mort. Que malgré toutes les technologies, le multimédia que l’on peut avoir, l’industrie résiste ».

Alex A. souligne que pour sa part que depuis peu « au Québec, les professeurs ont enfin compris que c’était important pour attirer vers la lecture. Ce qui n’était pas le cas quand j’étais jeune! Les BD sont acceptées de plus en plus dans les écoles. Pour faire lire les jeunes, la BD est parfaite! »