Le 13 mars 2018 avait lieu le départ de la onzième édition du Mois de la Poésie à Québec. Il est organisé par le Bureau des Affaires Poétiques, un organisme qui a pour but de promouvoir la poésie dans le paysage culturel de Québec. Depuis 2008, le festival met à l’honneur la poésie internationale mais aussi locale. Un festival qui semble d’actualité à Québec, une ville où la poésie prend une place grandissante sur la scène culturelle.
Le Mois de la Poésie se déroule conjointement avec le Printemps des Poètes en France. Arnaud Ruelens-Lepoutre est membre du Bureau des Affaires poétiques et participe à l’organisation de ce festival littéraire à Québec. Le but, mettre en relation les différents intervenants du milieu littéraire et poétique de Québec pour encourager la création. Mais principalement, les organisateurs souhaitent renouveler la pratique et ses formes de diffusion. « On se concentre à charmer le public de la ville de Québec », explique Arnaud Ruelens-Lepoutre
Pourtant, la difficulté principale du monde de la poésie, c’est justement de toucher de nouveaux publics. Pour Arnaud Ruelens-Lepoutre, « la poésie n’est pas toujours grand public mais elle peut l’être ». Et les nombreux collectifs de poésie qui se montent à Québec ces dernières années comptent bien innover et donner un souffle nouveau à la poésie locale.
Nouveaux collectifs et effervescence créative
C’est notamment le cas du Collectif RAMEN de la Ville de Québec, né en 2013. Ses membres se rencontrent sur internet autour du Thread de la Poésie sur Facebook. Ils ont en commun leur amour de la poésie et le besoin d’innovation artistique : « On voyait qu’il y avait un besoin dans le monde littéraire à Québec de jeunesse et de poésie plus quotidienne et moins dans les figures de style un peu datées », explique Alix Paré-Vallerand, membre du collectif.
Depuis 2016, cela les a amenés à organiser des soirées littéraires. Tous les troisièmes vendredi du mois, le collectif invite des jeunes poètes à la Librairie Saint Jean-Baptiste pour des lectures, toujours suivies d’un micro ouvert en deuxième partie de soirée. Ils produisent également un fanzine littéraire, recueil de leurs poèmes. Pour eux, créer ce projet à Québec a un sens particulier.
De son côté, le Tremplin d’actualisation de poésie (TAP) organisent plus de 500 activités reliées à la poésie comme les Vendredis de poésie, ou les rencontres Slams de la poésie.
Certains groupes, plus anciens, comme Rhizome. Cet organisme fondé en mars 2000 crée des projets interdisciplinaires autour de la littérature, par exemple, le projet Poésie Oralité Métal Musique Écrit (P . O . M . M . E . ). Produit par Rhizome, ce concept a réuni les écrivains Bertrand Laverdure, Roger Des Roches, Érika Soucy, Benoit Jutras, Thierry Dimanche avec le groupe de speed métal Anonymous. Ensemble, ils ont créée 10 compositions originales où les écrivains chantent leurs poèmes sur les compositions du groupe.
Quant à lui, le Collectif RAMEN travaille t en ce moment à la création d’un festival de poésie pour le mois de juin. « Depuis le début, on veut lancer notre propre festival, on veut être diffuseur, et là on se lance », explique Alix Paré-Vallerand membre du collectif. Ils sont pour l’instant en partenariat avec le collectif de slam Spoken, mais le festival voudrait mettre en scène « toute la galaxie autour de RAMEN ».
Québec, une ville de littérature reconnue par l’UNESCO
En octobre 2017, Québec a reçu le titre de « Ville de Littérature » de l’UNESCO, et a ainsi fait son entrée dans le Réseau des villes créatives. Selon leur site, ce réseau a pour but d’encourager les villes à « placer la créativité et les industries culturelles au cœur de leur plan de développement au niveau local et coopérer activement au niveau international ». C’est la première ville francophone a obtenir ce titre.
La candidature de la Ville de Québec reposait notamment sur l’innovation des entreprises numériques du domaine du livre et des organismes en création littéraire. La Ville et ses alentours compte de nombreux apports littéraires : la Maison de la littérature, le festival poétique des Trois-Rivières, la Literary and Historical Society of Quebec, ou encore les éditions Hannenorak entièrement consacrés aux écrits autochtones.
« L’Université Laval participe aussi de ce bouillonnement littéraire avec son programme de création littérature », souligne Arnaud Ruelens-Lepoutre. L’organisme culturel Bureau des affaires poétiques récompensent d’ailleurs chaque année par le prix Jean-Noël-Pontbriand (instauré en partenariat avec l’Université en 2013), une personne de Québec oeuvrant dans le milieu des lettres et qui se démarque par son singulier apport à la littérature. L’année dernière, le prix a été attribué à Anne Peyrouse, enseignante en création littéraire à l’Université Laval