L’automne correspond chaque année à la saison des prix littéraires. Ces prix offrent aux auteurs une reconnaissance pour leur travail, mais pas seulement. Éléna Laliberté, de la librairie La Liberté sur le chemin Ste-Foy à Québec, confie que les ventes de livres ayant obtenu un prix prestigieux sont bien meilleures grâce à la visibilité des ouvrages primés.

Le 25 octobre dernier, le Prix littéraire du Gouverneur général a été remis à Dominique Fortier pour son livre « Au péril de la mer ». Ce prix est la distinction littéraire la plus prestigieuse au Québec. Il est par conséquent très attendu par les amateurs de littérature québécoise. C’est ce que confirme Éléna Laliberté : « En général, ce genre de prix a un très bon impact sur la vente des livres », dit-elle avant d’ajouter que « les prix littéraires récompensent souvent des livres qui sont passés sous le radar du grand public et cette récompense leur donnent une visibilité accrue dans les médias. »

Il faut malgré tout nuancer les choses car le Prix du Gouverneur général est divisé en plusieurs catégories (romans, essais, poésies, etc.). « Certaines catégories de ce prix récompensent des livres plus pointus qui vont moins rejoindre un large public », avoue Éléna Laliberté.

Mais en plus de la promotion liée à l’obtention d’un prix, les récompenses les plus prestigieuses offrent également un gage de qualité aux livres sélectionnés. Ces prix sont considérés comme un label de qualité aux yeux du public. Les lecteurs auront donc plus confiance pour acheter un livre dont ils ont moins entendu parler mais qui aura été récompensé par un prix littéraire.

Par contre, selon la libraire, le fait d’obtenir un prix pour un livre particulier n’offre pas à son auteur une reconnaissance éternelle. La plupart des auteurs vont devoir refaire leurs preuves à chaque nouvelle parution : « L’obtention d’un prix permet d’avoir une bonne publicité mais cela ne dure qu’un petit temps, car il y a une telle production de livres qu’on est vite oublié et remplacé », admet Éléna Laliberté.

Des prix qui traversent les frontières

Mi-octobre, le Prix Fémina a été attribué tandis que les Prix Goncourt et Renaudot ont également été décernés ces derniers jours. Ces trois prix français sont les plus grandes distinctions littéraires francophones et cela a un impact sur la vente des livres au Québec. Pour illustrer le phénomène, Éléna Laliberté prend l’exemple du livre « Lignes de failles » qui a reçu le Prix Fémina en 2006 mais qui avant cela était « passé complètement sous le radar ». Après l’obtention du prix, le livre a eu un succès que l’éditeur et les distributeurs n’avaient pas prévu, si bien que les libraires n’avaient pu être réapprovisionnés.

Les prix de littérature anglophone ont également un impact sur la vente des livres au Québec. Éléna Laliberté évoque notamment le Prix Giller, une récompense renommée de la littérature anglophone canadienne. Même si il n’est probablement pas aussi reconnu que ses équivalents francophones, « les éditeurs l’identifie sur les traductions françaises », explique la gérante de la librairie qui rappelle que chaque prix est comme un label de qualité qui va avoir un effet important sur la vente des livres.