Poteries, vêtements, bijoux, livres: il y en avait pour tous les goûts au dernier Salon Nouveau Genre, qui s’est tenu lors de la fin de semaine du 3 et 4 décembre dernier. Même avec un mode de production à petite échelle, les participants et organisateurs croient qu’il y a toujours une certaine popularité pour l’achat de produits fabriqués à la main. 

Voici un survol rapide en compagnie d’Olivier Bhérer-Vidal, organisateur du Salon qui résume les grandes lignes de cette activité. Pour plus d’information sur le Salon Nouveau Genre : https://nouveaugenre.com/

 

 

Labo57: quand les rénovations se transforment en récupération

Labo57 est une idée des chercheurs Martine Lizotte et Thomas Burat de l’Université Laval. Ils fabriquent depuis un an des lampes avec des objets de laboratoire insolites. L’idée leur est venue des rénovations qui prenaient place au pavillon Alexandre-Vachon sur le campus de leur université.

«On se promenait et on trouvait de beaux objets qui étaient jetés à la poubelle», raconte Martine Lizotte. Attristés par ce gaspillage, le couple s’est demandé ce qu’ils pourraient faire de tous ces vieux appareils. «On a décidé de les transformer en quelque chose d’utile, des lampes», poursuit-elle.

 

Labo57 fabrique des lampes à partir d'objets récupérés lors des travaux de rénovation à l'Université Laval. (Photo: Prisca Benoit)
Labo57 fabrique des lampes à partir d’objets récupérés lors des travaux de rénovation à l’Université Laval. (Photo: Prisca Benoit)

 

C’est ainsi que Labo57 est né, labo en référence à leur profession et 57 pour le code postal de la Moselle, près de l’Alsace qui est la terre natale de Thomas Burat. Devant la popularité que connaissait leurs lampes auprès de leur entourage, le duo a décidé de lancer leur idée à plus grande échelle. «Là, il y a vraiment un échange. De voir la surprise dans les yeux des gens, c’est vraiment agréable», assure Martine Lizotte. Labo57 a inauguré son kiosque au festival des brasseurs et artisans de Limoilou en septembre. La Salon Nouveau Genre est leur deuxième participation dans un salon d’artisanat.

Labo57 essaie autant que possible de créer des lampes à partir des éléments qu’ils trouvent dans les appareils abandonnés au recyclage. «Des fois les appareils sont jetés parce qu’ils ne fonctionnent plus, mais des fois ils le sont parce qu’ils datent d’une autre époque et qu’ils ne sont plus nécessairement utiles pour des laboratoires contemporains», explique la chercheure. L’ouverture des appareils peut mener à quelques surprises:

 

 

Rita Pierrette: des créations textiles variées

Intéressée depuis toujours par le travail manuel qu’elle a appris de sa mère, Geneviève Labrecque joue désormais avec le textile sur une base plus régulière depuis son congé de maternité. «Je fais beaucoup de macramé, de jardinières suspendues, du tissage. J’ai aussi un nouveau produit, des serviettes de table teintes à la main avec des ingrédients naturels, comme des noyaux d’avocats ou des feuilles mortes.»

Sa marque Rita Pierrette tire son nom de ses deux vieilles tantes, Rita et Pierrette, qui lui ont légué plusieurs caisses de laine à tisser, une laine très vintage à l’allure unique aux dires de la jeune femme. «Mon chum était tanné de voir ça traîner chez nous, lance-t-elle à la blague. J’ai commencé à faire du tissage. C’est lui qui m’a fabriqué des métiers à tisser.»

 

Geneviève Labrecque utilise le textile comme matière première pour créer divers objets à tendance boho et moderne. (Photo: Prisca Benoit)
Geneviève Labrecque utilise le textile comme matière première pour créer divers objets à tendance boho et moderne. (Photo: Prisca Benoit)

 

Geneviève Labrecque ne fait pas ça pour vendre des tonnes de produits, elle qui a toujours d’autres emplois. «Je ne voudrais pas que ça devienne une grosse production, ce n’est pas ça que j’aime faire, avoue-t-elle. C’est vraiment plus d’inventer un nouveau produit.» Elle remarque tout de même un essor dans le monde de l’artisanat, qui gagne de plus en plus en popularité à ses dires.

La jeune femme de 32 ans ne cache pas son amour pour le Salon Nouveau Genre, l’un de ses chouchous:

 

 

La revue Milieu(x): les philosophes de terrain

L’équipe de rédaction derrière la revue Milieu(x) voulait élaborer une revue de philosophie, pas seulement au sens académique et disciplinaire, mais plutôt sur la façon d’habiter le monde au XXIe siècle «On a appelé ça de la philosophie de terrain», illustre le doctorant en philosophie à l’Université Laval, Marc Gagnon. Selon lui, les réflexions sociales et environnementales sont abordées dans les pages du magazine, mais d’une façon plus concrète.

Cette façon d’aborder la philosophie leur permet d’aller présenter leur produit dans différents événements, pas nécessairement liés au monde académique. «Comme on n’est pas une publication à l’intérieur des circuits académiques, ça donne plus de liberté aux auteurs de sortir des carcans formels de la publication académique», estime le chargé d’enseignement en philosophie à l’Université Laval, Louis-Étienne Pigeon. L’équipe en est à son troisième numéro, après un premier numéro lancé en 2013 et un deuxième en 2015.

 

Marc Gagnon et Louis-Étienne Pigeon étaient les fiers représentants de la revue Milieu(x) au Salon Nouveau Genre. (Photo: Prisca Benoit)
Marc Gagnon et Louis-Étienne Pigeon étaient les fiers représentants de la revue Milieu(x) au Salon Nouveau Genre. (Photo: Prisca Benoit)

 

En plus d’une série de collaborateurs au niveau des idées, la revue Milieu(x) va aussi chercher plusieurs artistes locaux pour illustrer son magazine. Selon Louis-Étienne Pigeon, la qualité de la revue, autant pour ces textes que son visuel, en fait un objet d’art en soi. «L’idée de durabilité pour nous, c’est dans l’idée des objets durables et des idées durables aussi», poursuit son collègue: