QUÉBEC-En voyant le chanteur Keith Kouna débarquer au théâtre Petit Champlain au volant de sa modeste voiture transportant simplement une guitare et une caisse de bières vides, personne ne pourrait se douter qu’il s’agit de l’un des chanteurs les plus en vogue cette année au Québec. L’homme derrière la musique reste tout de même peu connu du grand public.

Malgré le fait qu’il jure ne pas écrire de musique pour plaire, la montée en popularité du chanteur québécois Keith Kouna est indéniable. Il aura trois occasions de monter sur scène le 27 octobre prochain lors du 35e Gala de l’ADISQ.
En nomination dans les catégories album rock, auteur-compositeur ainsi que révélation de l’année, Kouna ne veut pas se créer d’attente. Malgré la dérision qu’il fait de ce genre de rendez-vous culturel dans sa chanson Pas de panique, il avoue qu’un Félix serait bien accueilli : «Album rock ça serait l’fun. Juste pour le travail d’équipe qui découle de tout ça. Ça serait un prix pour toute la gang». Sur le plan plus personnel, le chanteur natif de St-Augustin de Desmaures affirme que remporter le Félix auteur de l’année serait pour lui le «jackpot»! Content de l’appui qu’il reçoit du public québécois, il ne croit cependant pas vraiment à ses chances de mettre la main sur celui de «révélation 2013».

La plume avant tout

L’écriture occupe une place importante dans la carrière de Keith Kouna. Le prix de la SOCAN lui a été décerné pour sa chanson Batiscan et une bourse du Conseil des arts lui permettra de tenter sa chance en France dès 2014. 
«Batiscan c’est pas mal la limite que j’ai franchi côté personnel », a-t-il confié. La chanson a passé bien prêt de ne jamais être entendu du public. C’est après avoir joué la pièce à ses proches qu’il a pris la décision de l’inclure dans son album Du plaisir et des bombes. «Je ne veux pas non plus trop pousser la chanson. Ça ne me tente pas de faire des publicités en utilisant cette tune là. Tant mieux si ça fait son chemin et que les gens l’aiment», a-t-il tenu à préciser.
«J’hais pas être sur scène. J’ai ben du plaisir. Mais j’aime mieux écrire», a-t-il précisé avant d’ajouter que «l’écriture est plus solitaire». L’auteur compositeur interprète n’a pas de processus d’écriture précis et admet écrire davantage lorsqu’il est sous pression. 

Une nouvelle reconnaissance

Keith Kouna fait partie, avec entre autres les Bernard Adamus, Lisa Leblanc et Karim Ouellet, d’une nouvelle vague d’artistes francophones s’illustrant au Québec. «Il y a beaucoup de belles choses qui se font actuellement. C’est encourageant!», s’est-il enthousiasmé. Kouna admire particulièrement le désir d’innovation qui frappe le monde musical québécois au cours des dernières années.
Cet élan de popularité surprend même le principal intéressé. «Ça fait déjà depuis 2001 que je fais des shows et des disques. C’est drôle qu’après 12 ans tout d’un coup il y a de quoi qui se passe», a fait remarqué le chanteur avec un petit sourire.