Le 25 septembre dernier, la galerie d’art Chez Alfred-Pellan a invité les visiteurs à venir recréer les célèbres bestiaires du peintre québécois à partir de cailloux. La veille, les citoyens avaient été conviés à venir rencontrer Alfred Pellan « en personne » lors d’une activité organisée sous le signe de l’humour. Pour Mireille Bourque, une artiste membre de la galerie, ces activités ont pour objectif de mettre le visiteur en contact avec la fantaisie et l’imaginaire de Pellan.

Il est 14h30 lors de ce dimanche frisquet du mois de septembre. Des visiteurs se pressent à la galerie Chez Alfred-Pellan pour participer à une activité étrange de prime abord : peindre des galets !

« Pellan a pris des cailloux et il en a fait des bestiaires, des animaux pleins de fantaisie », explique Mireille Bourque, l’artiste à l’origine de l’activité. Elle dit avoir souhaité rendre hommage aux « bibittes » créées par le peintre dans les années 1970, caractérisées par leur fantaisie et leurs couleurs vives.

La galerie Chez Alfred-Pellan est située dans la maison ancestrale où a vécu le peintre dans sa jeunesse, au cœur du quartier Limoilou. « On peut supposer qu’enfant, Pellan allait se promener le long de la rivière Saint-Charles, qu’il y ramassait des galets et qu’il les peignait avec beaucoup de fantaisie, d’imagination et de plaisir », affirme l’artiste peintre autodidacte.

La veille, Mme Bourque rapporte que les visiteurs ont pu venir rencontrer Pellan tel que personnifié sous les traits de Julie Labbé, diplômée en histoire de l’art. Trois artistes membres de la galerie se sont costumés pour l’occasion et ont peint devant le grand public. « On veut que les gens se sentent chez eux dans la galerie, que ça donne le goût de causer », soutient-elle.

Les cinq ans de la coopérative

Claire Vignola est une des fondatrices de la coopérative « Chez Alfred-Pellan », qui exploite la galerie d’art du même nom. Elle explique que l’idée de la coopérative est née en 2015, suite à la rencontre d’un groupe d’artistes en quête d’un atelier et du propriétaire de la maison Pellan. Ce dernier tenait à ce que la maison d’enfance du peintre abrite un projet à vocation culturelle.

Les revenus de la coopérative proviennent principalement des ventes d’œuvres d’art ainsi que des cotisations des artistes membres. Ceux-ci gagnent en contrepartie le droit d’utiliser les locaux de la galerie pour exposer leurs œuvres ou donner des cours.

En 2019, l’entreprise a fait face à une « quasi-fermeture », selon les termes de Mme Vignola. Grâce à la mobilisation de ses membres et au soutien financier de la communauté, la coopérative a pu mettre en place un plan de redressement avec succès.

C’est donc avec enthousiasme que les 14 membres ont fêté les cinq ans d’existence de la coopérative en mai dernier. À cette occasion, les artistes de la galerie se sont réunis pour créer une œuvre d’art collective rendant hommage à Pellan. On peut notamment y admirer la maison d’enfance du peintre ainsi que le fameux loup de Limoilou.