Pour la dixième édition du festival littéraire Québec en toutes lettres, la Maison de la littérature a choisi le thème « Pour la suite du monde », pour souligner le lien entre la littérature et l’avenir de notre planète.

Isabelle Forest, responsable de la programmation, explique que le festival invite « les écrivains, les artistes et les citoyens à réfléchir aux enjeux actuels […] et aux actions que nous pouvons entreprendre pour sauvegarder la beauté du monde ». Dans cette optique, elle encourage les participants à rêver, s’étonner, séduire, déranger, donner à réfléchir, émouvoir. Mme Forest soutient que tout est possible en mettant l’imaginaire et la force créatrice au service de la sauvegarde de notre monde.

Une vision partagée pas l’auteur Hada Lopez. Selon elle, la littérature est « le reflet d’une époque, d’une société et de ses valeurs. […] Un avenir ne se construit pas à la va-vite, sans fondement, il vient de quelque part. Comme écrivains, nous ne pouvons pas avancer sans avoir au préalable avoir pris conscience du passé, du vécu, soit personnel ou collectif. Le sentir, l’assimiler, l’analyser. Ensuite nous serons prêts à faire le pas qui peut mener, nous l’espérons à un avancement. » Elle croit que le milieu littéraire a le pouvoir de changer des vies, tel l’ONG ConTextos qui va dans les prisons américaines et salvadoriennes pour donner des ateliers en création littéraire basés sur le vécu des détenus. Selon Mme Lopez, il faut pourtant être prudent et ne pas produire une littérature selon les sujets à la mode. Elle plaide pour une transmission de valeurs tels le respect, l’entraide et l’acceptation « sans oublier d’où nous ne venons ni qui nous sommes, sans s’oublier en tant qu’individus grégaires. »

Une littérature engagée d’hier à aujourd’hui

Le professeur d’histoire littéraire à l’Université Laval, Jonathan Livernois, souligne  que la littérature a depuis longtemps un impact sur la politique québécoise et  remarque un renouveau de l’implication politique dans la littérature et la poésie. Cet engagement toucherait particulièrement certains domaines, tel l’environnement et l’occupation du territoire. Pour lui, les femmes s’y démarquent, s’inspirant du passé, sans laisser celui-ci les emprisonner. Les poètes d’autrefois influenceraient les nouveaux qui restent pourtant libres d’écrire sur des sujets actuels avec un regard moderne.

 

 

Une programmation variée

Québec en toutes lettres recevra cet année Alexandre Jardin, auteur d’une vingtaine de romans tels le Zèbre et Fanfan. De nombreux autres artistes participeront dont Joséphine Bacon, Anaïs Barbeau Lavalette, Jean-Paul Daoust, Naomi Fontaine, Steve Gagnon, Stanley Péan, Gabriel Robichaud, Erika Soucy, Elkahna Talbi (Queen Ka), Arleen Thibault et Simon Boulerice. La semaine d’activité comprendra des spectacles littéraires, des projections, une journée familiale ainsi qu’une table ronde sur le thème de L’art pour valoriser la beauté du monde, plusieurs occasions d’entendre des citoyens et des artistes sur les enjeux touchant l’avenir du monde.

Composante de la Bibliothèque de Québec, la Maison de la littérature abrite une bibliothèque publique, une exposition sur la littérature québécoise, des cabinets d’écriture, un atelier de BD ainsi qu’un studio de création. Une programmation variée y est présentée toute l’année.

Le festival s’inscrit dans un contexte difficile pour l’industrie de l’édition qui rapporte des centaines de millions de dollars chaque année. Selon l’Observatoire de la culture et des communications du Québec, les Québécois dépensent moins qu’il y a cinq ans pour acheter des livres. Cette baisse pourrait refléter une tendance à préférer lire d’autres types d’écrits (dont des écrits disponibles gratuitement sur des plateformes numériques), a consacrer leur argent à d’autres types de loisir ou à acheter les livres auprès de détaillants Web situés hors Québec tel Amazon.

 

 

Pour accéder à la programmation du festival: http://www.quebecentouteslettres.com/programmation