Pour sa 85e année d’existence, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) offre aux visiteurs l’occasion de connaître le parcours artistique d’Alberto Giacometti. L’exposition, présentée pour la première fois en Amérique du Nord, rassemble 230 sculptures, peintures et dessins. André Gilbert, conservateur aux expositions du MNBAQ se dit très satisfait de retrouver des œuvres parmi les favorites de l’artiste, récupérées dans la réserve personnelle de celui-ci.

Précédemment présentée au Tate Modern de Londres, cette exposition conçue pour attirer un public de tout âge est dorénavant présentée au pavillon Pierre Lassonde du MNBAQ jusqu’au 13 mai 2018. L’exposition s’étend dans quatre grandes salles qui mettent en scène les œuvres de l’artiste en ordre chronologique de façon à suivre le cours de sa vie. Les œuvres ont été acquises par le biais de la Fondation Alberto et Annette Giacometti :

L’exposition retrace les grandes phases de l’oeuvre de l’artiste : Premières oeuvres personnelles, Vers le surréalisme, Mélancolie, Retour à la figuration, Reprise de la peinture, Le style de la maturité, Annette et Diego, Les portraits peints, Revisiter le passé.

« On essaie de créer des regroupements significatifs, des regroupements intéressants que les gens vont pouvoir comprendre aussi », explique monsieur Gilbert.

Il y a au total 22 modules et c’est « ce qui fait le squelette de l’exposition », selon le conservateur. Les visiteurs ont droit à différentes formules au fil de leur parcours. Tout a été pensé pour la mise en valeur des œuvres; les tables ont été construites sur mesure pour l’occasion en exécutant différents mouvements inspirés des vagues.

Plusieurs modules présentent les différentes sculptures de l’artiste. (Crédit photo : Jason Joly)

L’exposition offre des descriptions écrites des nombreuses œuvres dont des dessins, des peintures et les sculptures plus connues de l’artiste, ainsi qu’un médiaguide pour plus de détails. L’un des médiaguides les plus importants créés par le Musée comporte 30 stations qui contiennent de nombreux détails historiques sur la démarche de Giacometti.

De plus, à mi-parcours, un film est présenté. Au cours de celui-ci, les visiteurs peuvent apprendre à connaître l’artiste qui accepte de s’adresser à la caméra pour parler de son travail :

Un artiste qui se démarque

Selon André Gilbert, Alberto Giacometti se distingue des autres artistes de son époque, car la tendance n’était pas aux portraits durant les années 1950 :

Les oeuvres les plus connues de Giacometti sont présentes, telles que la Femme cuillère, datant de 1927,  réalisée dans les débuts de la carrière de l’artiste. Également sur place : Boule suspendue, l’Homme qui pointe, Le Nez et l’Homme qui marche.

Un public élargi

Alberto Giacometti créait des pièces qui rejoignent un très grand public. Selon André Gilbert, « comme Giacometti s’intéresse à la figure humaine, au portrait, c’est facile de s’identifier, de se reconnaître et de trouver un intérêt, c’est un sujet qui est proche de nous ».

Il effectuait souvent des portraits de son entourage proche comme sa femme et son frère, mais également de personnes célèbres de son époque comme Jean-Paul Sartre.

Quelques peintures qui font partie de l’exposition. (Crédit photo : Jason Joly)

L’exposition s’est promenée d’un continent à l’autre dans les dernières années et l’intérêt est universel. « Giacometti touche beaucoup de monde actuellement », ajoute monsieur Gilbert.

Le conservateur souligne d’ailleurs qu’il est très intéressant pour lui de savoir que beaucoup d’œuvres de l’exposition sont celles dites du « fond d’atelier » de Giacometti. Il s’agit des œuvres demeurées dans son atelier, jamais vendues et pouvant être considérées comme ses favorites. C’est donc une entrée plus intime dans ses créations.

L’exposition se déplace régulièrement et elle se déroulera, à l’été 2018, à New York, au Solomon R. Guggenheim Museum et au Guggenheim Museum à Bilbao à l’automne prochain.