Pour la septième édition de l’évènement D’orgue en orgue dans le cadre des Journées de la culture du 24 au 26 septembre, Richard Paré s’est transporté dans un voyage à travers le temps, mettant en vedette l’orgue Casavant du Palais Montcalm. Son étudiante, Jessica Latouche, soprano, explique la programmation du spectacle qui avait lieu ce dimanche : un évènement où le baroque rencontrait le jazz. Une façon de démocratiser la musique classique.  

L’orgue est l’un des plus beaux accompagnements pour un chanteur. « Le summum, c’est d’être accompagné par un orchestre », explique la soprano. Et d’ajouter : « L’orgue, avec toutes les couleurs qu’il peut afficher, peut aller chercher la sonorité orchestrale. » Ces instruments démesurés, d’une grande complexité, font la fierté de la ville de St-Hyacinthe, berceau de la Maison Casavant de renommée internationale.

L’opus 3896, que l’on pouvait entendre au Palais Montcalm, est l’un des plus récents d’une longue lignée dont l’orgue du John F. Kennedy Center (Washington DC) et celui de la Basilique Notre-Dame de Montréal (le plus grand au Canada). Sans oublier leur tout 1er opus, installé en 1880, encore actif dans la Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes à Montréal.

Pour célébrer leur 25e édition, les Journées de la culture s’étaient donné la thématique du voyage dans le temps. Cet évènement gratuit et diffusé en direct visait à mettre de l’avant le savoir-faire des artisans et artistes qui donnent vie à ces instruments intemporels et vissés dans l’histoire de nos villes et nos villages.

Cette année, des pièces de la Renaissance musicale datant des 16e et 17e siècles ont été mises en contraste avec des morceaux du 20e, proclamant la polyvalence de ces immenses monuments carillonnants. Avec près de 30 musiciens maniant des ensembles d’instruments à cordes, à vent et à percussion en plus d’un combo jazz, dans ce spectacle, ce sont eux qui accompagnen l’orgue.

Pédagogie musicale

Richard Paré et la Faculté de musique de l’Université Laval avaient reçu carte blanche pour la programmation du spectacle. Fidèles à leurs principes, ils ont conçu un spectacle qui se voulait non seulement divertissant, mais pédagogique. En remaniant le Concerto brandebourgeois de Bach, en numéro final, ils ont créé « un arrangement au goût du jour » par lequel les artistes souhaitent rendre la musique classique, le jazz et d’autres styles musicaux plus accessibles et énergiques.

Jessica Latouche insiste : « Osez explorer ! Vous pourriez faire des découvertes qui vont vous donner envie d’aller encore plus loin ! Souvent, on pense que l’opéra et l’art lyrique est réservé à un certain public, mais au contraire : avant, l’opéra, c’était le divertissement par excellence. » Elle-même a interprété deux pièces dont les airs en auront surpris plus d’un par leur familiarité, notamment le « hit » classique de Puccini O mio babbino caro. Mettant principalement en scène des étudiants et diplômés de la Faculté, le spectacle avait des airs accueillants de rencontre de famille où les générations se retrouvent et partagent leurs belles histoires.