Ces dernières années, les réseaux sociaux ont su se tailler une place de choix au sein du paysage médiatique, devenant progressivement à la fois  un lieu de cueillette de l’information, d’approvisionnement en nouvelles, mais également un lieu de diffusion.

Les grands médias traditionnels ont pour la plupart pris conscience de la nécessité d’être présents également sur ces nouvelles interfaces, tout en maintenant – à différents niveaux et selon le média – certaines réserves et limites dans leur pratique du web participatif, afin de préserver leurs standards en matière de vérification de l’information. Le document « Règles d’utilisation des réseaux sociaux pour recueillir de l’information » (plus en ligne) émis par l’Agence France – Presse le 31 mai 2011, offre un bon exemple de cette nouvelle préoccupation.

L’agence de presse française vise à clarifier et à délimiter la marge de manœuvre de ses journalistes sur les réseaux sociaux. Nous en reformulons ici les principales idées relatives à la vérification de l’information sur ces médias.

  • Pour les sources écrites, les journalistes de l’AFP doivent appliquer les mêmes critères de vérification que pour les autres sources traditionnelles. Les propos pourront être relayés à même le compte de la personne concernée – et sans confirmer au préalable ses propos par une entrevue – seulement si son compte a été parfaitement authentifié.
  • Les réseaux sociaux peuvent être utilisés à des fins de veille médiatique, mais les informations et alertes devront être corroborées par d’autres moyens également, et faire l’objet de recherches d’informations complémentaires.
  • Le recoupement des informations trouvées sur les réseaux sociaux est obligatoire avant diffusion.
  • L’utilisation de Wikipédia comme source d’information est proscrit. Sa nature participative est notamment considérée comme non conforme aux normes et standards de vérification de l’AFP.
  • Concernant le contenu vidéo et photo qui serait pris des réseaux sociaux faute d’autre accès à l’information correspondante, le journaliste est appelé à être sur ses gardes. Il doit évaluer le risque que représente une telle utilisation et déterminer s’il s’agit réellement d’une situation exceptionnelle où l’accès à l’information par des voies plus conventionnelles et sécuritaires est impossible.

Le journaliste doit aussi tenter de retracer ledit contenu sur le Web pour s’assurer de sa fiabilité et contre-vérifier ses sources. Le contenu doit également toujours être mis en contexte: il incombe au journaliste de faire les recherches nécessaires pour s’assurer que le contexte qui lui a été indiqué, au moment de l’acquisition de la photo, est bien le bon. De même, il faut s’assurer de la conformité des droits d’auteur.