Québec-  Dans les médias écrits québécois, la chronique d’humeur constitue une tribune de choix pour approfondir les questions d’actualité. Le commentaire a ainsi gagné du terrain dans la sphère journalistique tout en fidélisant les lecteurs.

Une ancienne artisane de ce genre journalistique au journal Le Soleil, Ghislaine Rheault, définit ces chroniques non pas comme l’expression du caprice de la personne qui l’écrit, tel que le mot humeur pourrait le laisser sous-entendre, mais plutôt comme un genre informatif à teneur analytique.

La récente multiplication de ce type de contenu s’explique par l’environnement médiatique basé sur le principe d’instantanéité, selon la journaliste aujourd’hui retraitée.

Mme Rheault s’estime chanceuse d’avoir pu profiter de la liberté qu’offre la chronique. Au fil de sa carrière, elle dit s’être développé une voix singulière en proposant des éléments récurrents comme des personnages, des thèmes, des inclinaisons personnelles.

La pertinence d’une chronique, selon la journaliste autrefois publiée trois fois par semaine dans le Soleil, tient également à une certaine rareté qui permet un recul salvateur par rapport à l’actualité.

Comme dans chaque discipline, la chronique à ses propres figures de proue. Pierre Foglia, chroniqueur jusqu’à tout récemment au quotidien montréalais La Presse,  en est l’exemple le plus probant. Il a influencé autant ses contemporains en début de carrière que ceux qui ont suivi. David Desjardins, chroniqueur au Devoir et à L’actualité, dit s’être inspiré de son travail pour développer son approche et son style; ce style suscite des réactions positives comme négatives chez les lecteurs, qui en deviennent des inconditionnels ou d’éternels pourfendeurs.

M. Desjardins, qui a été le rédacteur en chef du Voir Québec pendant une dizaine d’années, continue de s’inspirer de ce qui se passe dans la capitale pour le contenu de ses chroniques. Les médias montréalais pour lesquels il écrit peuvent ainsi profiter de son expérience et offrir à leurs lecteurs un point de vue différent de celui des journalistes vivant dans la métropole. Il souligne par ailleurs la vivacité de la culture médiatique de Québec, exceptionnelle selon lui pour une ville de cette taille.