La satire dans le journalisme est encore peu connue, mais c’est un style journalistique en pleine effervescence. En vedette samedi 21 mars à la conférence sur les médias au centre Morrin à Québec, Yannick Lemay (Y-Greck), Théophile Paul-Henri de Bourguignon (Le Navet) et Alex Vietinghoff (The Manatee)ont expliqué ce qu’est la satire et son rôle dans le journalisme d’aujourd’hui.

La satire comme style journalistique a, sur certains points, le même rôle que la caricature dans le fil de l’actualité.  Dans les deux cas, on a la possibilité d’exagérer les traits et les idées des personnalités publiques. Il s’agit d’un mélange de sarcasme et d’ironie avec l’actualité.

Pour les invités présents, Théophile Paul-Henri de Bourguignon (Le Navet), Alex Vietinghoff (The Manatee) et Yannick Lemay (Y-Greck), la satire est nécessaire dans une société démocratique. «On a surtout besoin de la satire pour faire réfléchir, pour amener les gens à un deuxième niveau» a dit Yannick Lemay, caricaturiste pour le Journal de Montréal.

Selon M. de Bourgnignon, au début de la création de Le Navet, les Québécois publiaient leurs articles en croyant que c’était de vraies nouvelles. «Je crois que ça arrive moins souvent maintenant. Y’a deux ans, les Québécois n’étaient pas très habitués à la satire. Maintenant les gens regardent plus les sources». Ce qui selon lui, est une bonne chose.

Pour faire de la satire, il faut qu’il soit bien fait. Pour Théophile Paul-Henri de Bourguignon, le Journal de Mourréal n’est pas une plate-forme qui publie du contenu satirique, mais absurde. «Il me semble qu’il y a une différence entre la fausse nouvelle et la satire. La fausse nouvelle, c’est juste pas vraie. Il n’y a pas de sous-texte, pas de critique sociale, et y’a plein de gens qui se sont faits piéger. Il faut que ça dise quelque chose, qu’il ait une critique sociale pour être de la satire» a-t-il souligné.

Celui qui fait de la satire doit garder en tête le respect et le bon goût. On doit éviter les attaques personnelles. «Malheureusement, ça arrive que dans le message que tu veux passer, y’a un deuxième message sous-jacent, que t’as pas vu» a ajouté Yannick Lemay. M. de Bourguignon ajoute : «On essaie de ne pas rire du physique des gens, car ils ne l’ont pas choisi. Par contre on va rire de leurs idées à fond. Les blagues sur «le gros Barrette», moi ça ne me fait pas rire».