Université Laval –  Selon l’expert en villes intelligentes et leader du groupe-conseil Innovation et environnement chez IBM,  M. Jean-François Barsoum, les villes sont au cœur de la résolution des problèmes environnementaux et c’est pourquoi les villes dites intelligentes sont si importantes.

À ce chapitre, M. Barsoum juge que les villes peuvent agir beaucoup plus rapidement que les gouvernements. Il était l’un des conférenciers d’une table-ronde tenue le mercredi 5 novembre à l’Université Laval dans le cadre des conférences de la Chaire publique AELIES.

Les responsabilités des villes et les besoins environnementaux s’entrecroisent parfaitement, selon M. Barsoum.  Il ajoute que les trois grands champs de responsabilité des villes au niveau mondial s’apparentent grandement : la gestion énergétique, la gestion des transports et la gestion de l’eau, soit les principaux secteurs d’activités ayant un impact significatif sur l’environnement.  

Étant donné que les hautes instances gouvernementales agissent sans trop d’empressement dans le dossier des changements climatiques, c’est aux villes qu’incombe la tâche de promouvoir des solutions concrètes qui sauront renverser la tendance mondiale, selon l’expert en villes intelligentes. 

La directrice par intérim de l’Institut Technologies de l’Information et Société et chercheuse en géomatique à l’Université Laval, Mme Sylvie Daniel, également présente à la conférence, croit que « les concepts associés à la ville intelligente sont intrinsèquement liés au développement durable».  Selon elle, les concepts de villes intelligentes et de développement durable sont simplement indissociables.

Mme Daniel voit dans le concept de villes intelligentes une façon de proposer des solutions qui permettront d’assurer la pérennité  et la durabilité des villes.

À ce propos, M. Barsoum affirme que le but premier des villes de demain est celui de se développer en harmonie avec leur environnement. Pour y parvenir, elles devront opter pour des technologies qui leur permettront de réduire leur empreinte écologique et la quantité de gaz à effet de serre qu’elles rejettent dans l’atmosphère. 

M. Barsoum explique que la technologie sera un moyen et non une fin en soi.  En effet, elle sera un atout majeur dans l’atteinte de tels objectifs environnementaux.  Ainsi, «l’enjeu n’est pas de rendre les villes intelligentes, mais bien de devenir des villes écologiques tout en utilisant notre intelligence pour y arriver», indique M. Barsoum. 

L’expert en villes intelligentes ajoute que les percées technologiques permettent d’accomplir une multitude de choses, et ce, dans une foule de domaines. Notamment, celui de la gestion de l’eau.  La gestion de cette ressource s’avère un enjeu crucial pour la plupart des villes du globe, car certaines perdent même jusqu’à 50% de leur eau dans des fuites non détectées, selon lui. 

Afin de pallier ce problème, plusieurs villes à travers la planète ont opté pour d’ingénieuses solutions : «En utilisant des détecteurs de pression à l’intérieur du réseau d’aqueduc et en comparant ça avec des modèles mathématiques, on peut identifier où sont les fuites sans avoir à les chercher à la "mitaine"», explique M. Barsoum.   

L’expert en villes intelligentes va plus loin en ajoutant que les solutions aux problèmes urbains sont à portée de main.  Nul besoin, selon lui, de construire de nouvelles infrastructures pour y arriver.  «La solution réside dans l’optimisation des infrastructures déjà existantes», affirme M. Barsoum.