Nombreux s’entendent pour dire qu’une carrière dans le domaine de l’enseignement n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, vient ainsi de rappeler ses intentions de promouvoir cette profession et d’augmenter de 8 000 dollars le salaire d’entrée. Marie-Josée Filiatrault, enseignante depuis 26 ans au Collège Jésus-Marie de Sillery, admet que «les jeunes boudent la profession » mais, dit-elle, le fait d’augmenter le revenu d’entrée des enseignants est un bon départ.

Le manque de relève en enseignement ne date pas d’hier, et ce, surtout au Québec. Les inscriptions dans les nombreuses facultés de l’éducation sont en baisse depuis plusieurs années et les complications s’en suivent. C’est une situation à laquelle il est important de s’attarder car l’éducation est l’un des piliers fondamentaux d’une société. Madame Marie-Josée Filiatrault, enseignante en deuxième année du niveau primaire au Collège Jésus-Marie de Sillery, affirme « qu’une carrière en enseignement n’allume plus les jeunes ».

Le ministre de l’Éducation, à la veille du premier budget déposé par la CAQ de François Legault, affirme son intention de redorer l’image de cette vocation. En effet, augmenter le salaire d’entrée de 8 000 dollars, le faisant passer de 45 000 $ à 53 000 dollars, est l’une de ses promesses. De plus, pour former les nouveaux enseignants sur le terrain, il désire créer des catégories de « profs experts et émérites ». Finalement, des investissements majeurs seront aussi mis en œuvre pour agrandir et construire des écoles.

Plus qu’une profession

La question du salaire serait capitale dans cette pénurie car les jeunes y accordent beaucoup d’importance. Le fait est que l’enseignement est « une vocation plus qu’une profession ; ce n’est pas aussi facile que les gens pourraient le croire. Pour faire carrière toute sa vie comme enseignant, il faut aimer cela », assure Mme Filiatrault. Elle précise que les écoles éprouvent aujours’hui beaucoup de difficultés à trouver des suppléants, et ce, tant au privé qu’au public. Le problème est donc aussi répandu dans les deux milieux. Les jeunes ne veulent pas enseigner.

Pour ce qui est de l’idée des classes de professeurs « experts » et « émérites », madame Filiatrault se dit être aussi en accord. Cela permettrait à des professeurs expérimentés d’améliorer leurs conditions de travail ainsi que d’avoir un meilleur salaire. De plus, ceci amène un côté plus prestigieux, un but ultime à atteindre pour les enseignants. Leur permettre de se former et de former les autres enseignants « serait prolifique pour les générations futures ». Madame Filiatrault croit finalement que toutes ces initiatives pourraient grandement aider le futur de la profession d’enseignant.