QUÉBEC — «C’est un patrimoine exceptionnel, une ville dans la ville !» s’est exclamé David Mendel, auteur du livre Le Séminaire de Québec, un patrimoine exceptionnel, à propos des 350 ans de vie du Séminaire de Québec.
C’était dans le cadre d’une conférence donnée par l’historien de l’art David Mendel et la restauratrice Colette Naud, qui s’est tenue le mercredi 4 décembre au Musée National des Beaux-Arts du Québec.
Très documenté, le livre Le Séminaire de Québec, un patrimoine exceptionnel relate l’existence du Séminaire, depuis ses débuts en 1633 sous la houlette de François de Laval. La conférence a permis à David Mendel de passer rapidement en revue de manière illustrée l’ensemble de son ouvrage. Véritable féru d’histoire, David Mendel était intarissable sur le sujet. «L’histoire du Séminaire ne s’arrête pas dans le Vieux-Québec. L’influence a été énorme en termes de fondation de l’église catholique au nord du Mexique et de l’institution pour l’éducation, qui est très importante», a-t-il précisé.
Lorsqu’on parle du Séminaire de Québec, on pense aussi à sa célèbre collection. On trouve dans celle-ci de nombreux documents, œuvres et objets qui sont les témoins physiques de l’histoire et de l’évolution de la culture française en Amérique du Nord. Axée en deux parties — la première étant dédiée à l’histoire du Séminaire de Québec —, la conférence s’est ensuite attardée sur cette collection et plus particulièrement sur les peintures. En 1816, environ 200 œuvres sont arrivées au Séminaire. Elles n’y sont pas toutes restées. La plupart ont été achetées par des curés et des paroisses limitrophes.
«Les prêtres étaient savants, mais il y avait beaucoup d’amateurs de peintures parmi eux», a expliqué Colette Naud, restauratrice à l’Atelier peinture du Centre de conservation du Québec.
Ayant elle-même travaillé à la restauration de la collection de l’institution, elle a expliqué dans les moindres détails comment s’est déroulée celle-ci. «On peut parfois voir des choses étonnantes. Certains prêtres ont découpé une peinture en deux, on ne sait pas expliquer clairement pourquoi!», a-t-elle ajouté en faisant référence à Les Ermites de la Thébaïde de Laurent Guillot. Outre ce rafistolage étonnant, Colette Naud a également fait remarquer qu’il était possible d’observer par radiographie, sous une peinture de nature morte, une toile d’un paysage.
«Je me rappelle avoir visité la galerie du Séminaire étant enfant. Plusieurs de ces tableaux m’impressionnaient beaucoup, dont notamment le David et Goliath», s’est souvenue Colette Naud. Travaillant au sein de l’Atelier peinture du Centre de conservation du Québec depuis 1992, elle a regretté parfois de ne pas avoir la chance de restaurer toutes les œuvres de la collection. En effet, le Centre ne reçoit parfois pas l’autorisation de restaurer certaines œuvres afin d’en percer leur apparence cachée. Les mystères de la collection du Séminaire ne sont donc pas encore sur le point d’être épuisés.