Le gouvernement québécois va aider financièrement les petits détaillants de la province afin qu’ils prennent le virage numérique. Du côté des commerçants québécois, on est plutôt heureux de cette décision. « Cela va permettre à des commerçants qui n’en auraient pas les moyens autrement de se faire connaître et de développer leurs activités commerciales grâce à des outils numériques performants », confirme Barbara Herdegen, gérante du magasin « La maison des 100 thés » à Québec.

La ministre de l’Économie Dominique Anglade, notamment responsable de la stratégie numérique, a annoncé à la mi-octobre, lors de l’événement e-commerce Québec à Montréal, que le gouvernement allait aider financièrement les petits commerçants québécois à se développer sur les plateformes numériques. La somme débloquée par le gouvernement fait partie des 200 millions de dollars du Plan d’action en économie numérique annoncé en mai 2016.

Quant à la manière, rien n’a encore été dévoilé mais ce qui est sûr, c’est qu’une équipe d’une douzaine d’experts va être engagée pour travailler sur le terrain. Cette équipe sera coordonnée par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) avec l’aide du Cefrio, organisme de recherche et d’innovation qui accompagne les entreprises dans leur transition numérique.

Le CQCD a pour mission de représenter, promouvoir et valoriser le secteur du commerce de détail au Québec. Cet organisme représente plus de 5 000 établissements commerciaux et leur sert de porte-parole. Il représente, entre autres, les grands magasins et les grandes surfaces mais aussi les indépendants et les franchisés qui sont les principaux concernés par cette aide gouvernementale.

Rester prudent

Pour les petits détaillants québécois, cette aide tombe à point nommé, tant ils subissent de plein fouet la révolution numérique. Cependant, beaucoup de commerçants n’ont rien entendu à propos d’une aide quelconque et ceux-ci préfèrent attendre de voir son application pratique sur le terrain. Malgré tout, tous sont d’accord pour dire que cela pourrait permettre à de petits détaillants indépendants de se développer, développement qui, sans une aide extérieure, ne serait pas possible.

C’est en tout cas l’avis de Barbara Herdegen qui ajoute que « les petits commerçants ne roulent bien souvent pas sur l’or, donc toute aide extérieure est bienvenue ». Et de préciser que certaines priorités ne doivent pas être oubliées : « Nous préférons investir dans notre magasin avant de nous développer numériquement parce que nous n’avons bien souvent pas les connaissances techniques pour ce genre de choses. »

L’aide sera accordée à 3 000 petits détaillants de la province, mais les critères d’admissibilité n’ont pas encore été déterminés. Ils le seront dans les prochains mois lors de rencontres entre le gouvernement, le CQCD et le Cefrio. La décision pourrait être dévoilée publiquement d’ici la fin de l’année.