Un bazar des souvenirs au Monastère des Augustines

Statuettes, poupées, plateaux, bols et vases sont sortis des placards du Monastère des Augustines le 7 octobre dernier. La réserve muséale du Monastère brade des souvenirs de voyages qui prenaient la poussière dans ses entrepôts à Québec depuis des années. Ariane Blanchet-Robitaille, conservatrice, propose aux amateurs de rapporter une parcelle du patrimoine des sœurs chez eux.

Le Monastère des Augustines rend une sélection de sa collection muséale disponible à la population pour achat. Les profits qui découleront de cette vente seront réinvestis dans l’organisation à but non lucratif afin de financer la préservation du patrimoine. Une telle vente s’impose à la suite du regroupement des collections provenant des monastères-hôpitaux des quatre coins de la province sous un même toit, celui de la réserve muséale à Québec.

La conservatrice explique que la maîtrise du sujet des Augustines est en perpétuelle évolution. « En 2015, on avait les collections du Monastère ici […] mais on ne connaissait pas très bien les collections des autres monastères comme Chicoutimi et Roberval. » Au fur et à mesure de la réception des objets d’un corpus qui s’élève maintenant à 50 000 pièces, il a été possible de mieux comprendre l’ampleur de l’œuvre des Augustines.

Les coqs de sœur Bouchard

Interrogée sur les pièces dignes d’être conservées pour éventuellement être exposées, Ariane Blanchet-Robitaille ne peut s’empêcher de penser aux 500 coqs de sœur Jeanne d’Arc Bouchard. Cette sœur du monastère de Roberval a ouvert l’un des premiers centres pour le traitement des dépendances à l’alcool.

Pour Ariane Blanchet-Robitaille, conservatrice, le patrimoine apporte toujours du réconfort et du mieux-être aux visiteurs (photo / L’Exemplaire : Maria Juneau).

À la fin de son parcours, un patient lui a remis une figurine de coq du Portugal avec ce message : « Tu diras aux alcooliques que quand ils se lèvent le matin, ils démarrent la journée avec la tête haute comme le coq au lieu de partir la tête entre les jambes. » Les patients ont commencé à donner des coqs à la dame en guise de remerciements. La collection représente désormais un précieux ensemble de récits de soins.

Il est question d’objets amassés au fil du temps par les sœurs de 12 monastères-hôpitaux québécois différents. Or, elles ont également fondé des institutions dans différents pays tels que le Mexique, le Liban, l’Afrique du Sud et le Paraguay. On retrouve une grande quantité de bibelots et de broderies échangés entre consœurs lors de leurs visites à Québec.

Ariane Blanchet-Robitaille s’est attelée au projet de trier les artéfacts rapatriés à Québec ces 10 dernières années pour conserver les éléments à valeur informationnelle pour le futur. « Il y a des objets qui sont intéressants à conserver pour la pérennité […] et il y a des objets qui relèvent plus du souvenir de voyage. »

Les articles auxquels la conservatrice n’a pu rattacher une histoire précise trouveront tout de même usage dans les demeures des acheteurs du Bazar au profit de la mission culturelle.