QUÉBEC —Robert Lepage lancera le 25 octobre Tryptique, son nouveau long métrage qu’il coréalise avec Pedro Pires. Lepage adapte ainsi une parcelle de sa colossale œuvre théâtrale Lipsynch qui a été jouée pendant plus de 10 ans.
Avec Tryptique, l’artiste de la ville de Québec replonge pour la première fois dans le septième art depuis La face cachée de la lune en 2003.
L’œuvre originale mettait en vedette l’histoire de neuf personnages lors d’une prestation scénique de neuf heures. Triptyque s’attarde plus modestement à seulement trois de ces protagonistes. La transposition de l’œuvre théâtrale vers le cinéma a d’abord pris sa source dans la réalisation d’un court métrage, axé sur un seul des personnages originaux. Un second, puis un troisième court métrage ont finalement suivi, parlant chacun d’un des neufs personnages de l’œuvre théâtrale. C’est de l’amalgame de ces trois réalisations qu’est finalement né Triptyque.
On nous y présente Michelle (Lise Castonguay), une libraire aux prises avec les malheurs de sa schizophrénie, sa sœur Marie (Frédérike Bédard), qui lutte contre un cancer au cerveau et Thomas (Hans Piesbergen), le neurologue de cette dernière. Prenant sa source dans une étape charnière de la vie de chacun, le film explore les épreuves qui ponctuent ces trois destins entrecroisés.
Rencontrés en entrevue, Lepage et Pires expliquent cette migration de la scène vers l’écran et du décalage entre les deux arts. Le mode de production de ce long métrage aura finalement été le choix très personnel des réalisateurs. Lepage s’est associé à Pires afin d’avoir afin d’avoir l’opportunité de produire de manière indépendante.
Avec un tournage qui s’est échelonné sur trois ans, les deux créateurs ont décidé de ne pas borner à un scénario fixe. Leur autofinancement leur a permis de choisir cette lenteur de production et de bénéficier d’une liberté de création à laquelle ils aspiraient. Écouter ici, Robert Lepage parler de cette liberté.
La liberté de création s’est d’ailleurs affirmée tout au long du processus de création, d’abord dans la conception de Lipsynch, puis finalement de Triptyque. Pour Lise Castonguay, qui fait partie de la distribution du film, cette latitude a été essentielle au développement du personnage qu’elle a elle-même créé.
L’actrice Frédérike Bédard salue quant à elle les talents combinés des deux réalisateurs de Triptyque, avec lesquelles elle s’escompte privilégiée d’avoir pu collaborer.
La bande-annonce de tryptique donne un avant-goût du résultat.