QUÉBEC – « Il y a une très bonne performance économique dans la grande région de Québec grâce à une communauté d’affaires dynamique », a affirmé d’entrée de jeu le premier ministre Stephen Harper lors d’une séance questions-réponses organisée par la Chambre de commerce au Centre des Congrès de la Capitale-Nationale, le 6 février dernier. Néanmoins, selon M. Harper, « l’une des faiblesses de la région est le manque d’une main d’œuvre hautement qualifiée face aux départs en retraite. » Aussi, promet-il de s’attaquer à ce problème par diverses mesures.
Bien que l’immigration vienne combler jusqu’ici une partie de ce manque, le premier ministre a annoncé une amélioration des formalités administratives pour accueillir les nouveaux travailleurs étrangers : « Historiquement, notre système d’immigration est passif. Nous ne recevons que des applications. À l’avenir, à cause du vieillissement de la population, et aussi de la compétition des immigrants qualifiés à travers le monde, nous devons avoir un programme actif où nous tentons de les recruter. »
Grâce à un nouveau système d’immigration mis en place « étape par étape », le Canada espère ainsi recevoir des travailleurs hautement qualifiés « pour mieux répondre aux besoins du marché du travail et des employeurs » a-t-il commenté. Cependant, attirer cette main d’œuvre étrangère n’est pas la seule stratégie pour améliorer le marché du travail. Sur le plan provincial et fédéral, le Premier ministre a révélé la création d’une subvention canadienne pour l’emploi, par une partie des fonds fédéraux, qui offrira aux travailleurs locaux une « formation spécialisée ». « Pas seulement pour entrainer des gens, car nous avons déjà un des niveaux d’éducation et des marchés du travail les plus forts au monde, mais afin d’avoir plus de personnes qualifiées pour combler des emplois qui existent déjà ou que les entreprises veulent créer », a-t-il précisé.
L’ouverture économique à l’international est cependant restée l’un des thèmes récurrents de la rencontre. Un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne, prévu pour 2015, permettra notamment aux entreprises québécoises de diversifier leur marché. Stephen Harper a expliqué qu’avec cette nouvelle entente, le Canada bénéficiera dès lors « d’un échange avec 42 pays qui représentent plus de la moitié de l’économie mondiale. Le pays sera ainsi vraiment connecté avec la réalité du commerce international ». Cet accord sera le plus grand que le Canada ait jamais signé, dépassant ainsi l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) créé en 1992.
Eric Lavoie, l’animateur de la rencontre, a aussi profité de la venue du Premier ministre à Québec pour l’interroger sur les questions locales comme l’entretien du pont de Québec,un sujet de discorde sur lequel se confrontent toujours gouvernements fédéral et provincial. Monsieur Harper a préféré répondre une plaisanterie : « Il est encore là le pont de Québec ? ». Rires jaunes dans la salle. Le Premier ministre a finalement ajouté : « Nous avons pris des actions fortes et insisté pour que Canadien National suive ses engagements. Maintenant, nous attendons la décision des tribunaux ». Alors que l’audience attendait une justification plus précise de la décision du fédéral à ce sujet, l’ambiance dans la salle a bien fait sentir que le prétexte judiciaire avait encore du mal à passer.
Stephen Harper effectuait sa première visite de l’année à Québec. Au programme de la journée du Premier ministre: rencontre des bénévoles du Carnaval de Québec en compagnie du maire Régis Labeaume puis poignée de main à Bonhomme sur les Plaines d’Abraham, le tout précédé d’une séance de photos le matin. La rencontre avec la Chambre de commerce a eu lieu à 13 h.