Suite aux nombreux actes d’inconduite sexuelle des derniers mois, la sexualité reste un sujet délicat. Pour les entreprises qui font du sexe leur marque de commerce, c’est l’occasion de mettre les gens en confiance. L’Exemplaire est allé à la rencontre de Maha, employée au Planet X des Galeries de la Capitale, afin d’en savoir plus sur les moyens utilisés pour rendre les gens plus à l’aise.

 

Depuis que les événements d’inconduite sexuelle se sont produits dans le monde, est-ce que vous sentez que les gens sont plus timides pour entrer dans vos magasins ?

Oui, il y en a beaucoup, mais on est vraiment formés pour dégêner les gens. Ici, on a une grosse formation pour ça. Mais oui, il y a beaucoup de personnes qui vont être timides et qui n’auront pas envie d’entrer de peur que les autres les voient.

Qu’est-ce qui gêne les gens à venir dans un magasin érotique ?

La première chose, c’est la peur d’entrer. C’est normal : quand on ne s’y connaît pas, on a tendance à avoir un peu plus peur. Les gens ne savent pas non plus à quoi s’attendre, parce qu’on n’en parle pas assez justement. La deuxième chose, c’est aussi l’intimité. Souvent, les gens vont avoir plus peur de croiser quelqu’un qu’ils connaissent. Si c’est le cas, ils vont sortir et ils vont revenir plus tard.

Comment faites-vous pour les mettre en confiance ?

En montrant que ce n’est pas un sujet tabou et que tout le monde a une vie sexuelle. Que c’est normal. C’est aussi d’utiliser des mots qui sont un peu plus scientifiques, par exemple. C’est une méthode qui fonctionne bien et généralement les clients sont contents. Ils le disent quand on finit leur vente : « Vous m’avez dégêné ».

Comment faites-vous pour gérer les gens qui sont plus intenses dans leur comportement ?

Ça dépend des situations. C’est sûr qu’il y en a qui vont faire des blagues, surtout ceux qui vont être avec leur partenaire. À ce moment-là, ils vont plus gêner leur partenaire que nous. On est habitués parce qu’il y en a qui arrivent chaque jour et qui vont faire des blagues, qui vont crier. On reste ouvert d’esprit et on rit avec eux. Sinon, des fois, c’est des situations où les clients commencent à te faire des avances. Là, c’est sûr qu’on vient plus toucher le cadre professionnel. Tu n’acceptes pas ou sinon tu lui demandes de sortir du magasin. Ce n’est pas régulier, mais c’est tout de même quelque chose qui peut se produire.

Quelle est la plus grande fierté : travailler avec un client qui est à l’aise ou parvenir à dégêner un client ?

Moi, personnellement, j’aime ça dégêner un client. Lorsque tu le dégênes, le client va vraiment avoir une meilleure idée du magasin. La plupart des gens qui sont gênés ne sont jamais entrés dans le magasin, alors ils ne connaissent pas les produits. C’est d’abord sur ce sujet-là que je vais plus me diriger pour les conseiller. Ensuite, je suis certaine que je vais les revoir une prochaine fois.