Bien que de nombreux secteurs du Québec tels que l’éducation et la santé soient en pénurie de main-d’œuvre, l’embauche d’immigrants est très peu envisagée pour combler le manque. Jacqueline Jolicœur, coordonnatrice au service des ressources humaines à la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE), explique les difficultés rencontrées par le système d’éducation québécois en 2019. Selon elle, recruter à l’étranger pourrait être profitable pour les écoles, mais de nombreuses étapes restent à franchir pour y parvenir.

Le premier ministre Justin Trudeau est revenu le 30 janvier dernier sur ses préoccupations concernant l’immigration et les problèmes liés au manque de main-d’œuvre au Canada. Alors que le gouvernement québécois de François Legault souhaite réduire le nombre d’immigrants acceptés dans la province, plusieurs se questionnent sur le fait que ceux-ci pourraient contribuer à réduire le manque de personnel dans le pays. Toutefois, recruter à l’étranger est un projet complexe qui est rarement mis à exécution par les secteurs comme celui de l’éducation.

Principalement responsable de l’embauche et de l’affectation du personnel de soutien scolaire à la CSBE, Jacqueline Jolicœur affirme que « la pénurie de main-d’œuvre se fait beaucoup sentir du côté des enseignants, mais également dans d’autres catégories de personnel comme les psychologues ou les techniciens en éducation spécialisée ».

Elle explique par ailleurs que de nombreuses mesures sont mises en place chaque année pour recruter des employés. Par exemple, des annonces sont publiées sur la page Facebook de la commission scolaire ou dans les journaux locaux. De plus, la CSBE contacte souvent des cégeps et des universités afin d’engager des stagiaires de programmes techniques ou de baccalauréats en enseignement pour qu’ils puissent faire de la suppléance occasionnelle.

Un recrutement difficile

« Nous devons dire que nous nous sentons souvent impuissants face à la pénurie de main-d’œuvre. Même les universités se plaignent de ne pas avoir suffisamment d’inscriptions pour de futurs enseignants », déplore Mme Jolicœur. Selon elle, l’acceptation des immigrants en milieu scolaire pourrait être avantageux pour les écoles, mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’y arriver.

En effet, pour ce qui est du recrutement à l’extérieur du pays, la coordonnatrice aux ressources humaines révèle que les immigrants ne sont pas pris en considération par la CSBE pour combler le manque de personnel.

Elle explique la principale raison faisant en sorte qu’aucun recrutement à l’étranger n’est effectué par la commission scolaire beauceronne : « Nous avons des difficultés avec la reconnaissance des diplômes des immigrants par le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. De plus, il semble que, pour l’instant, le MEES ne veuille pas leur accorder de tolérances d’enseignement. Pour que ces derniers puissent travailler dans le domaine, il faudrait que de nouveaux critères d’admission soient établis. C’est un processus qui est long à réaliser. »