Pandémie ou pas, le mois d’octobre est synonyme de la chasse. En décembre 2019, le gouvernement du Québec avait adopté le Plan de gestion du cerf de Virginie 2020-2027. Alexandre Couture, un jeune chasseur de la Beauce, est en faveur de la majorité des mesures, sauf une : le double abattage.  

La mesure la plus importante du nouveau plan de gestion est le droit d’abattre deux cerfs dans deux zones différentes. Auparavant, c’était un seul cerf pour toute la saison dans n’importe quelle zone. Alexandre Couture n’est pas en faveur de ce double abattage. « Je ne suis pas d’accord avec ça, si tous les chasseurs du Québec le font, ça double le nombre d’abattages et c’est dur sur le cheptel de chevreuils », explique-t-il. Il ajoute que la possibilité de tuer deux femelles est aussi une très mauvaise chose pour l’espèce.

Le chasseur a un point de vue bien établi sur le sujet. Cependant, il s’est procuré deux permis cette année. « Je n’ai pas été un exemple de ce que je pense […], mais j’ai fait ça parce que ça fait deux ans que je n’ai pas tué », mentionne Alexandre Couture. Il explique qu’il se réglementera lui-même et qu’il ne tuera pas deux femelles.

La réglementation quant au moment de nourrir les cerfs a également changé. Il n’est plus possible de les nourrir durant toute l’année. Le but de cette mesure est de contrer la maladie débilitante chronique des cervidés. M. Couture ajoute aussi que c’est pour empêcher certaines personnes de commencer à nourrir au début de la saison de chasse et d’arrêter au milieu de l’hiver. La conséquence qui en découle est que les cerfs qui s’étaient habitués à se faire nourrir auront plus de difficulté à passer au travers de l’hiver.

De plus, les membres d’une même famille peuvent maintenant s’échanger le permis au cerf sans bois. Chaque année, les chasseurs peuvent participer à un tirage au sort qui attribue des permis au cerf sans bois pour la chasse à la carabine. Alexandre Couture considère que c’est une très bonne chose, car la plupart des chasseurs le faisaient déjà et que ça n’augmente pas le nombre d’abattages permis.

Pandémie : peu d’impacts

Le jeune homme de la Beauce explique que la pandémie n’a pas eu de réels impacts sur les habitudes de chasse. Même si certaines mesures sont recommandées, Alexandre Couture ne connaît personne de son entourage qui s’est empêché d’aller chasser à l’extérieur cette année. Il ne trouve pas logique qu’une activité pratiquée presque toujours seule doive être réglementée. Parmi les mesures, on demande aux chasseurs de ne pas se promener entre des zones de différents paliers d’alerte. Ils devraient aussi éviter de visiter des commerces s’ils se déplacent et porter le masque s’ils sont plusieurs à chasser ensemble.

La manière d’enregistrer le gibier a aussi été modifiée. En temps normal, les chasseurs doivent se déplacer afin d’enregistrer leur gibier en personne. Cette année, tout peut se faire en ligne. Alexandre Couture ne comprend pas pourquoi c’est possible de le faire ainsi. « Tu peux faire passer ce que tu veux […] Je pense que c’est bon pour les braconniers », souligne-t-il.

 

Nouveau plan

Le Plan de gestion du cerf de Virginie 2020-2027 a été adopté en décembre l’année dernière. C’est un plan d’action dont s’est doté le gouvernement du Québec pour les huit prochaines années. Il prend en considération la diminution du nombre de chasseurs et les conséquences liées à l’augmentation des cerfs dans certaines régions. On donne l’exemple de la prolifération des maladies. Ce plan permet le double abattage de cerfs et l’échange du permis au cerf sans bois entre les membres d’une famille. Il interdit aussi de nourrir les cerfs durant toute l’année et d’utiliser de l’urine naturelle pour appâter. Les calendriers des périodes de chasse ont également été modifiés afin d’être plus uniformes.

 

Bien que la saison de chasse 2020 n’ait pas été fructueuse pour l’instant, monsieur Couture garde espoir. La neige tombée en Beauce et d’autres facteurs indiquent une bonne saison. (Crédit photo : Sarah Rodrigue)
Alexandre Couture souligne une réglementation extérieure au plan de gestion, la RTBL. Le modèle sur la restriction de la taille légale des bois dans les zones 6 sud et nord existe depuis 2017. Selon le chasseur, il pourrait être utilisé dans plusieurs zones afin d’améliorer la génétique des cerfs, car il permet le vieillissement des mâles. (Crédit photo : Sarah Rodrigue)