Cela fait maintenant deux semaines que le restaurant Sinsemilla a ouvert ses portes sur la rue Saint-Jean à Québec. Avec un nom inspiré de la culture de la marijuana, le Sinsemilla invite sa clientèle à célébrer la légalisation du cannabis dans un décor rappelant les effets, le vocabulaire et la consommation du cannabis. Proposant une immersion unique dans un univers très particulier mais ne pouvant pas (encore) servir des mets au « pot », les jeunes propriétaires Samuel Blais, Antonin Hallé et Marina Plamondon souhaitent « ne pas sauter d’étapes » en termes d’expérience et de réglementation.

Pionnier dans son domaine, le petit restaurant de 30 places du quartier Saint-Jean-Baptiste s’est avéré très populaire depuis son ouverture mi-février. Du mobilier jusqu’aux noms des cocktails, tous les éléments du restaurant sont construits autour du thème « cannabis ». Les trois propriétaires ont d’ailleurs l’espoir de servir, lorsque la réglementation le permettra, des plats gastronomiques au cannabis.

Si l’on se réfère à la réglementation fédérale en matière de cannabis, le gouvernement a indiqué que la loi concernant les produits comestibles devrait entrer en vigueur un an après la légalisation ayant eu lieu le 17 octobre dernier.

Le moment venu, Samuel explique la façon dont le restaurant offrirait une expérience immersive, et non seulement un comptoir d’aliments au THC. « On ferait d’abord signer une décharge aux clients, il y aurait des experts pour les accompagner tout au long de la soirée, les plats seraient personnalisés à la sensation désirée, les menus serait élaborés à l’aide d’un chef et scientifique de l’Université Laval. » Soucieux de respecter la réglementation, ils affirment vouloir « se plier aux moindres règles de l’industrie en prenant toutes les considérations nécessaires » dans le développement de leur projet.

La majorité à 21 ans

Même s’ils s’affichent ouvertement en tant que consommateurs, Samuel et ses collègues veulent éviter toute incitation à consommer chez les mineurs. En effet, le restaurant applique sévèrement une politique de « 18 ans et plus » dans le restaurant, même si celui-ci détient un permis de restauration et non de bar. « C’est écrit sur la porte, on avertit les parents qui entrent avec des adolescents et on ne sert pas de clients ayant l’air d’avoir moins de 18 ans ».

Dans le cas où l’âge légal pour consommer du cannabis passerait de 18 à 21 ans, les propriétaires affirment que la politique d’entrée au restaurant serait également modifiée. Samuel confirme qu’ils sont conscients des réactions individuelles de chacun face au cannabis, et qu’ils comptent « faire preuve d’une très grande rigueur » dans l’éventualité où les lois se modifient, que ce soit concernant l’âge légal pour consommer de la marijuana ou la forme qu’elle prend.

« On a déjà beaucoup d’idées de recettes que l’on ferait en collaboration avec Jean Soulard, l’auteur du livre « Cannabis en cuisine… ce n’est pas comme du basilic ! », confie Samuel. (Crédit Photo : Raphaelle Lanoie)