Québec vient d’être couronnée « ville de littérature » par l’UNESCO. Ce faisant, elle devient la première ville francophone à porter ce titre dans le Réseau des villes créatives. Pour Bernard Gilbert, auteur et directeur de la Maison de la littérature ainsi que du festival Écrire en toutes lettres, cette distinction n’est pas une surprise. Il est convaincu que Québec avait le profil unique pour l’emporter.

En 2004, l’UNESCO créait le Réseau des villes créatives dans le but de promouvoir la coopération entre les villes ayant la créativité comme facteur de développement urbain. Le Réseau couvre sept domaines créatifs, soit  l’artisanat et les arts populaires, le design, les films, la gastronomie, la littérature, la musique et les arts numériques. Les 180 membres dans 72 pays travaillent ensemble vers un objectif commun : placer les industries culturelles au cœur de leur plan de développement local et international.

À ce jour, 28 villes détiennent le titre de ville de littérature, dont quatre en Amérique. Montréal, quant à elle, est la seule autre ville au Québec à faire partie du Réseau des villes créatives et ce, en design.

La ville de Québec a déposé sa candidature au printemps dernier en misant sur son modèle unique. « L’importance du réseau des bibliothèques de la ville de Québec et surtout son très haut taux de fréquentation (4,2 millions de prêts annuellement) » ont joué en faveur de la ville, selon M. Gilbert. Entre autres, la Maison de la littérature, l’innovation d’entreprises numériques du domaine du livre, la présence du Morrin Centre ainsi que le doctorat en création littéraire offert à l’Université Laval,  ajoutent à la vitalité de la communauté littéraire de la ville de Québec.

En plus des caractéristiques précédentes, « Québec est une des rares villes dont on connaît très précisément par écrit le moment de la naissance », mentionne M. Gilbert en référence aux journaux de voyages de Samuel de Champlain.

Un établissement d’exception

Ouverte depuis l’automne 2015, la Maison de la littérature est le siège d’événements et de rencontres avec les artistes et les écrivains, mais aussi un lieu de lecture, d’écriture et de création ouvert au grand public.  Le directeur ne manque pas de mentionner que « c’est un dispositif unique ». Il n’y a pas d’autre organisation comme la Maison de la littérature au Canada, il y en a très peu dans le monde. Par sa scène littéraire, sa galerie d’expositions temporaires et ses nombreux cabinets d’écriture, cet établissement est un bon exemple de démocratisation de la vie culturelle. C’est un lieu de contact avec la culture et les arts qui sont susceptibles de laisser des traces pour toute une vie.

Le bâtiment de la Maison de la littérature ayant fait l’objet d’une audacieuse transformation, cette bibliothèque modernisée est depuis 2015 un espace d’écriture, de création et de diffusion en arts littéraires. (Crédit photo : Alex Béraud)

 

L’Association des écrivains du Québec, l’Association des éditeurs indépendants du Québec ainsi que la forte fréquentation du réseau de bibliothèques de la ville ont étoffé la candidature de Québec pour recevoir cette distinction. (Crédit photo : Alex Béraud)