Québec, qui s’étend sur plus de 450 km2, est la seule ville nord-américaine sans réseau de transport en commun structurant. La municipalité s’est fixée comme objectif de développer un tramway d’ici 2028 pour épauler le réseau de bus. Selon Louis Martin, conseiller municipal au district de Cap-Rouge et porte-parole en matière de transport pour l’opposition officielle, il s’agit du « plus grand projet de la ville ».

« On est parti pour le tramway. Maintenant, c’est sûr, on ne l’arrêtera plus », lance Louis Martin d’une voix enthousiaste. Le tramway, pour lui, c’est l’objectif principal de la ville : « Il deviendra le transport structurant de Québec. Des personnes qui vivent à Pont-Rouge pourront prendre le début du tramway à Cap-Rouge et être au Parlement en 15 minutes. »

Selon l’élu, la ville n’a pas été pensée pour accueillir des transports en commun : « Québec a été conçue pour l’automobile. La ville est structurée par de gros axes routiers, c’est dans sa culture. Mais un changement de mentalité est en train de s’opérer », considère Louis Martin.

Le projet tient à cœur au porte-parole des transports du district Cap-Rouge. La première rame du tramway y sera posée : « On va accueillir la première phase du tramway ainsi que le centre d’exploitation et d’entretien. C’est un énorme potentiel immobilier. On va nettoyer un ancien dépotoir pour fabriquer 5 000 à 6 000 résidences proches de la ligne. »

La « colonne vertébrale » de la ville

Alors qu’une majorité de citoyens étaient en faveur de la construction d’un réseau de tramway il y a un an, un sondage publié par Léger à la mi-janvier indique que 44 % des répondants y sont aujourd’hui favorables. « La méthodologie du sondage comporte des limites : seules 500 personnes y ont répondu », explique Louis Martin. « Mais je reconnais qu’il y a eu une déficience de communication du projet pendant presque six mois. Le défi, maintenant, est de réexpliquer le projet aux citoyens. Je suis persuadé que c’est le meilleur mode de transport. »

Le tramway a l’avantage d’être un transport vert, c’est-à-dire non émetteur de gaz à effet de serre et 100 % électrique. Mais le projet fait débat. La cause ? Des arbres seraient coupés pour sa réalisation. Le tracé projeté, par exemple, nécessiterait d’abattre 600 arbres du Boisé Lacerte, à proximité de l’Université Laval.

Pour Louis Martin, le tramway deviendra malgré tout « la colonne vertébrale de la ville ». En comparaison, le projet du tunnel sous le Saint-Laurent, le 3e lien, estimé à 10 milliards de dollars en coûts de construction, « n’a pas encore fait l’objet de preuves scientifiques comme quoi il s’agit d’une bonne solution ».

« Le plus grand projet financier » jusqu’ici de la ville de Québec s’est donné pour mission de suppléer le réseau de bus le plus rapidement possible. « On a déjà un an de retard. Et un an, c’est 100 millions de dollars. Plus le tramway commence rapidement, moins ça va coûter cher », avertit Louis Martin.

Louis Martin est persuadé qu’avec le tramway, « on se rapproche de la ville du futur. C’est une bonne surprise pour les résidents ». (Crédit photo : Ville de Québec)
Le réseau de bus passe par l’Université Laval. En 2028, l’objectif de la mairie est d’implanter un arrêt de tramway au même endroit. Une décision qui fait débat car le trajet nécessiterait l’abattage de 600 arbres dans le Boisé Lacerte. (Crédit photo : Paul Nölp)