Québec – 54 heures, c’est le délai qu’avaient les participants du 3e Startup Weekend Québec pour monter un projet d’entreprise « techno » de A à Z. Entrepreneurs, programmeurs et graphistes avaient donc envahis le pavillon Desjardins de l’Université Laval les 14, 15 et 16 novembre dernier.
Le Startup Weekend est « la plus grosse compétition d’entrepreneuriat technologique à Québec », pour reprendre les mots de l’un des cinq organisateurs, Marc Mercier. À partir de l’idée d’entreprise d’un participant, des équipes sont assemblées pour la développer, la créer et la présenter, et ce, en moins de trois jours. Initialement structuré par le groupe Up Global, ce concept est déjà présent dans 726 villes à travers le monde.
La semaine dernière, il s’agissait de la 3e édition à Québec. Onze équipes d’en moyenne sept personnes (étudiants ou non), s’y faisaient compétition. Même si, de prime abord, l’évènement s’adressait aux gens du monde des affaires, de la technologie et du design, d’autres disciplines avaient aussi leur place, comme le droit, la communication ou l’ingénierie. « La diversité rend les équipes plus forte, » soutient Marc Mercier. Tous domaines confondus, trois quarts des participants en était à leur première expérience.
Un programme chargé
Le Startup Weekend a commencé vendredi vers 18h par la présentation des différentes idées par quelques concurrents, suivie du vote des meilleurs concepts. Les gens choisissaient par la suite le projet qui les interpelait le plus afin d’aider à le développer. Une fois les équipes formées, l’heure était à la besogne! Samedi, au travers de leurs étapes de réalisation, les participants ont eu l’aide de différents mentors, trois par équipe. Le travail s’est poursuivi jusqu’au dimanche soir, moment ultime des « pitch » devant les autres équipes, les quatre juges invités et le public.
Avec une conférence à chaque journée, le délai de 54 heures était bien idéaliste. Il va sans dire que les boissons énergisantes faisaient partie intégrante des équipes!
Les « pitch » finaux
Ce sont des participants fiers et excités qui étaient présents à l’Amphithéâtre Hydro-Québec dimanche soir. Bien que les projets s’inscrivaient dans un registre relativement « techno », ils étaient tous très diversifiés. D’un site web d’éducation sexuelle à un jeton d’expérience VIP, en passant par une plateforme de covoiturage et une application pour coupon-rabais, les innovations ne manquaient pas !
Durant le moment de délibération, Martin Ouellet, fondateur de Genia, est venu faire la dernière conférence de l’évènement. L’homme d’affaires a captivé le public en expliquant son parcours professionnel à travers ses entreprises Taleo et Genia. En tant qu’entrepreneur d’expérience, M. Ouellet affirme avoir un « rôle à jouer » pour la relève entrepreneuriale. C’est notamment pourquoi il était présent au Startup.
La remise de prix
Le dévoilement des gagnants, grande finalité de ces trois journées intensives, avait lieu tout suite après au Pub universitaire. Les quatre juges ont d’abord mentionné les forces et faiblesses de chacun des projets selon les trois critères préétablis, soit la validation, l’exécution (et design) et le modèle d’affaires. Ce dernier point était d’ailleurs la lacune de plusieurs selon les juges.
Les juges ont par après nommé les gagnants : Good Deed, une plateforme de partage de bonnes actions, est arrivé troisième ; DeliGo, une boutique de boîte alimentaire en ligne, deuxième ; et finalement, Jeunes du quartier, une site Internet de gardiennage, grand premier.
Dans le cas de l’équipe gagnante, les sept membres voulaient déjà mener à terme leur projet d’entreprise, peu importe le résultat. « C’est un projet qui a des bonnes valeurs. C’est sûr qu’on le fait en sortant d’ici, » mentionne le programmateur de Jeunes du quartier, Alexandre Blais. Le grand prix, d’une valeur de plus de 13 000$, est toutefois le bienvenu ! « Ce qui nous faisait le plus peur était de savoir si nous allions avoir de l’argent pour starter la compagnie, » ajoute Félix Hamel, également programmeur dans l’équipe.
Pour ces nouveaux adeptes du Startup, l’évènement a été plus qu’enrichissant. Cindy-Eve Emond, leader de l’équipe gagnante, témoigne de ces trois jours : « C’est une super belle expérience, pas seulement du point de vue entrepreneurial, mais aussi humain. »
Et de 4 ?
Une prochaine édition du Startup Weekend Québec ? « On l’espère ! » s’exclame l’un membre de l’organisation, Hugo Landry-Hamel. Comme il l’explique, organiser un tel évènement demande beaucoup de temps. D’autant plus que cette implication est bénévole. Il se dit néanmoins « partant » pour le refaire l’an prochain.
Chose sûre, c’est que les premiers inscrits seront certainement les gagnants Alexandre et Félix : « L’année prochaine, c’est sûr qu’on est inscrit! »